VIEILLISSEMENT : L'âge ralentit aussi la perception des chutes
Les chutes sont la principale cause de décès et d'hospitalisation chez les personnes âgées. Ainsi on estime à 9.000 le nombre de décès de personnes âgées de plus de 65 ans associés à une chute, chaque année en France. Et d'ici 2040, plus d'un milliard de personnes auront plus de 65 ans. Ce nouveau facteur de chute, mais aussi de risque accru de blessures ou de fractures et donc de perte d’autonomie révélé par cette étude de l’Université de Waterloo est donc à prendre en compte : nos aînés ont besoin de 2 fois plus de temps que le jeune adulte pour réaliser qu'ils sont en train de tomber. Ces données, présentées dans la revue Gait & Posture doivent contribuer à accélérer le développement de technologies portables permettant de réduire le risque et plus largement la mise en œuvre élargie de l’ensemble des thérapies ou programmes d’exercices qui permettent de compenser cette baisse de capacité du système nerveux à détecter la chute.
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De multiples études ont documenté le déclin avec l'âge des capacités d'adaptation au risque, qui conduit finalement à la dépendance. De multiples facteurs viennent accélérer ce déclin lié à l’âge dont les maladies altérant les fonctions sensitives, cognitives ou motrices, certains médicaments ou autres facteurs comportementaux ou environnementaux.  Certaines personnes âgées fragiles présentent ainsi une réduction de leurs capacités d'adaptation qui ne leur permet plus de faire face à des perturbations externes mineures et la chute entraîne alors un risque majeur de perte d'autonomie. « Tomber menace sa survie », explique l’auteur Michael Barnett-Cowan, professeur de kinésithérapie à Waterloo : « Lorsque la capacité du système nerveux à détecter une chute et à compenser avec des réflexes de protection est réduite, le risque de décès augmente de manière significative ».
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Pour mesurer la capacité de perception de la chute, les chercheurs ont diffusé aux participants un son à différents moments d’une chute supervisée. Cette expérience permet de constater qu’un jeune adulte perçoit la chute et le son simultanément lorsque la chute se déclenche environ 44 millisecondes avant le son. Chez l’adulte âgé de plus de 60 ans, cet écart atteint 88 millisecondes. Un décalage qui signifie que lorsqu’un adulte plus âgé se rend compte qu'il est en train de tomber, il est souvent trop tard pour qu'il puisse compenser et se protéger. Â
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L’'importance d'une évaluation adaptée pour les personnes âgées : la mesure de la perception de la chute devient ainsi un critère majeur à prendre en compte dans les efforts de prévention pour chaque patient, d’autant qu’elle fournit également des informations précieuses sur la manière dont le cerveau traite les informations sensorielles et comment cette fonction évolue avec l'âge.
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Mais ces données montrent également la nécessité non seulement de renforcer l’équilibre de la personne âgée, par des programmes d’exercice, lorsque c’est possible, mais aussi le grand besoin de nouvelles technologies de prévention qui puissent compenser cette baisse de capacité de détection des chutes.
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