VIH : Comment de rares individus, «suppresseurs d'élite», résistent à l'infection
De rares individus séropositifs qui contrôlent par eux-même et sans traitement l'infection, pourraient contribuer à comprendre comment le corps peut traiter efficacement l'infection à VIH. C’est l’objet de cette nouvelle étude menée par l'Université de Pennsylvania School of Medicine, cofinancée par les NIH et publiée dans l’édition de février de la revue PLoS Pathogens. Une étude qui débouche sur la constitution d’une cohorte de ces rares patients séropositifs qui résistent seuls à la maladie.
Des niveaux de VIH intégrés dans les cellules immunitaires beaucoup plus faibles chez les suppresseurs d'élite : Bien que l'infection à VIH non traitée entraîne normalement le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), un petit groupe de personnes infectées par le virus, appelé suppresseurs d'élite représentant 0,5% de toutes les personnes infectés par le VIH, sont naturellement en mesure de contrôler l'infection en l'absence de traitement antirétroviral (TARV). Pourtant ces suppresseurs d'élite et les personnes infectées par le VIH traités par HAART ont des niveaux similaires de virus dans le sang. Toutefois, les niveaux de VIH intégrés dans les cellules immunitaires sont beaucoup plus faibles chez les suppresseurs d'élite en comparaison des personnes infectées par le VIH sous TARV, selon cette étude.
En fait, ces suppresseurs d'élite sont considérés comme ayant une réponse immunitaire plus efficace au VIH et plus précisément, des cellules T tueuses plus efficaces. Le VIH est un virus à ARN qui convertit son génome ARN en ADN intermédiaires afin de se répliquer. Cette étape importante dans le cycle de vie du VIH est l'intégration d'ADN dans les chromosomes des cellules T humaines. Les cellules qui contiennent la forme intégrée de l'ADN du VIH sont métaboliquement moins actives peuvent être résistantes au TARV et persister dans l'hôte, formant un réservoir latent. Il est donc important de comprendre pourquoi le réservoir du VIH est plus faible chez les suppresseurs d'élite que chez les individus infectés par le VIH sous TARV.
Pour commencer à répondre à cette question, les chercheurs ont souhaité voir si le niveau d'intégration serait encore plus faible après la mise des suppresseurs d'élite sous multithérapie. Une étude cohorte menée sur des suppresseurs d'élite vient donc d'être caractérisée par des chercheurs du NIH, qui ont également contribué à l'étude.