VIH et CANCER du COL: L'Aspirine, en prévention, chez les femmes séropositives
Les femmes séropositives sont 5 fois plus susceptibles de développer un cancer invasif du col de l’utérus, que les femmes séronégatives. Ces recherches menées au New York Presbyterian Hospital par des spécialistes du cancer à New York, au Qatar et en Haïti suggèrent que l'aspirine doit être évaluée pour sa capacité à empêcher le développement du cancer du col chez les femmes séropositives. Selon l’étude publiée dans l’édition du de la revue Cancer Prevention Research, l’aspirine serait une solution de prévention peu coûteuse pour les femmes des Caraïbes, d’Amérique latine et d’Afrique, qui souffrent d'un taux anormalement élevé de décès par cancer du col. De nouvelles preuves sur l'efficacité de l'aspirine en prévention des cancers.
L'utilisation d'aspirine préventive pourrait être particulièrement utile en Haïti, où le cancer invasif du col de l'utérus est une cause très fréquente de décès chez les femmes séropositives, souligne les auteurs. Haïti rapporte la plus forte incidence du cancer du col dans le monde. De nombreuses jeunes femmes, souvent mères et soutiens de famille font tout leur possible pour contrôler leur séropositivité en accédant à un traitement antirétroviral, mais finissent par développer un cancer du col de l'utérus. C'est la situation dépeinte par l'auteur principal, le Dr Daniel Fitzgerald, professeur agrégé de médecine au Weill Cornell Medical College, qui a vécu en Haïti pendant 7 ans et est à l'origine de la collaboration de cliniciens et les scientifiques du monde entier autour de ce problème de santé aigü.
Briser le lien entre le VIH et le cancer du col de l'utérus : Les chercheurs ont découvert, sur des prélèvements de tissu cervical de femmes haïtiennes infectées par le VIH, que le virus induit l'expression d'une voie inflammatoire (PGE2). Le VIH provoque ainsi une inflammation chronique, avec un niveau élevé de protéines PGE2 typique d'un certain nombre de tumeurs, comme le cancer du col. L'identification de cette voie inflammatoire peut contribuer à expliquer pourquoi les femmes séropositives sont cinq fois plus susceptibles de développer un cancer invasif du col utérin que les femmes séronégatives mais suggère également que les inhibiteurs de la molécule COX-2, qui contribue à la production de PGE2, pourrait briser ce lien entre le VIH et le cancer du col de l'utérus. Or, il se trouve que l'aspirine est l'un des inhibiteurs de COX-2 et le moins cher et le plus efficace.
«Les résultats de cette étude fournissent un nouvel éclairage sur le lien entre infection virale et inflammation, deux pilotes connus du développement du cancer», explique l'auteur principal, le Dr Andrew Dannenberg, directeur du Centre de Weill Cornell à New York.
De nouvelles études vont vérifier que l'aspirine peut réduire le risque de cancer du col dans cette population à haut risque et définir précisément les « cibles » de femmes susceptibles de bénéficier de l'utilisation quotidienne d'aspirine ou d'autres inhibiteurs.
Source: Cancer Prevention Research January 2012 5:34-40; doi:10.1158/1940-6207.CAPR-11-0496 “The Effect of HIV and HPV Coinfection on Cervical COX-2 Expression and Systemic Prostaglandin E2 Levels” (Visuel NHS)
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