VIH : Lutter contre la séropositivité silencieuse
L’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) alertent : le nombre élevé de personnes vivant avec un VIH non diagnostiqué appelle à un meilleur dépistage du VIH en Europe. Un rapport important à l’heure de la pandémie de COVID-19 et de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
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L’étude confirme également que les rapports sexuels entre hommes restent le mode prédominant de transmission du VIH en UE -ce qui est une données très spécifique à l'Europe : voir carte ci-contre-, représentant 39% soit 9.598 de tous les nouveaux diagnostics de VIH en 2019 et 51% des diagnostics en cas de traçage des contacts.
Le VIH, un virus toujours trop silencieux
Selon ces nouvelles données :
- en Europe plus de 136.000 personnes ont été diagnostiquées séropositive en 2019
- dont 20% dans l'UE / EAA,
- 80% dans la partie orientale de la Région européenne.
- 53% soit plus d’1 diagnostic sur 2 de VIH se produisent à un stade avancé de l'infection, lorsque le système immunitaire a déjà commencé à s’affaiblir. Cela suggère que les stratégies de dépistage dans la région européenne doivent être améliorées ;
- le nombre de personnes diagnostiquées avec le sida a diminué de plus de moitié au cours de la dernière décennie et l'objectif de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 est réalisable. Cependant, dans l'UE / EEE par exemple, 74% des 2.772 diagnostics de sida en 2019 ont été posés très peu de temps après le diagnostic initial du VIH - dans les trois mois. Cela reflète un problème chronique avec le diagnostic tardif de l'infection à VIH.
L’objectif de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 reste réalisable
Réduire les diagnostics tardifs pourra contribuer à réduire considérablement la transmission du VIH car de nombreuses personnes ignorent qu’elles sont séropositives et ne reçoivent donc pas de traitement.
La bonne nouvelle est que la proportion de nouveaux diagnostics de VIH chaque année en UE / EEE a diminué de 9% depuis 2010 et que le nombre de personnes vivant avec un VIH non diagnostiqué a également diminué.
Cependant, la tendance européenne de diagnostic à stade avancé de l'infection est confirmée par cette nouvelle donnée :
- il s'écoule en moyenne 3 ans entre l'infection et le diagnostic.
3 années pendant lesquelles les personnes séropositives ne reçoivent pas de traitement et pendant lesquelles elles peuvent transmettre le VIH sans le savoir. En effet, le diagnostic précoce du VIH permet un accès aux soins et au traitement antirétroviral (TARV) plus rapide, ce qui augmente les chances de survie en bonne santé. Le TARV conduit à une charge virale indétectable donc à un moindre risque de transmettre le virus.
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Le Directeur de l'ECDC, le Dr Andrea Ammon, rappelle « qu’en dépit de l'accent mis sur le COVID-19 à l'heure actuelle, nous ne devons pas perdre de vue d'autres problèmes de santé publique comme le VIH. Le diagnostic précoce du VIH est également une priorité de Santé publique ».
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Si l'Europe veut réduire la proportion élevée de personnes diagnostiquées tardivement, il est donc essentiel de diversifier les stratégies de dépistage du VIH (autotests et tests rapides) mais aussi mettre en œuvre ou renforcer toute une série de mesures de prévention, telles que la sensibilisation aux rapports sexuels protégés, le recours au préservatif, la fourniture de programmes d'échange de seringues et de thérapies de substitution aux opioïdes, et la prophylaxie pré-exposition (PrEP).
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