VIRUS SCHMALLENBERG: Point sur les recherches en cours
Le CIRAD, le Centre français de la Recherche agronomique pour le développement qui anime plusieurs groupes de recherche sur le virus Schmallenberg, nous informe sur les principales voies de recherche en cours, coordonnées en France par le Réseau français pour la santé animale (RFSA). L’hypothèse de transmission actuellement retenue est vectorielle, par des Culicoides ou des moustiques mais les instances européennes, qui retiennent également cette hypothèse, n’excluent pas, même si peu probable, la possibilité d’une transmission directe d'animal à animal ou le risque de transmission à l’Homme.
Détecté en Allemagne dès novembre 2011, le virus Schmallenberg (SBV), jusqu'alors inconnu, gagne désormais un grand nombre d'élevage bovins, ovins et caprins d'Europe du Nord. La France n'est pas épargnée. Au 10 février 2012, 94 élevages ovins dans dix-huit départements du nord sont atteints par le virus.
Les scientifiques l'affirment, la contamination daterait de l'été 2011. A cette époque en effet aux Pays-Bas et en Allemagne, des vaches laitières ont subi de graves diarrhées avec fièvre et diminution de leur production de lait sans qu'aucun agent infectieux connu ne soit identifié, ni causes alimentaires ou environnementales. C'est un laboratoire allemand, le Friedrich-Loeffer Institut qui identifiait à l'automne 2011 le virus Schmallenberg (du nom de la ville allemande proche des premiers foyers). Depuis décembre, de nombreux cas d'infections fœtales, de malformations multiples chez les agneaux et quelques veaux et chevreaux ont été observés dans les élevages des Pays-Bas, de Belgique, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de France.
« Ce virus de la famille des Bunyaviridae, genre des Orthobunyavirus, est proche du virus Akabane qui produit des malformations chez les ruminants », expliquent Dominique Martinez et Thomas Balenghien, chercheurs au Cirad, « par analogie avec le virus d'Akabane et les autres virus de ce groupe, on pense que la transmission est vectorielle : par des Culicoides ou des moustiques. L'infection daterait de l'été 2011, et le virus s'est beaucoup diffusé avant sa détection», précisent-ils.
Les initiatives françaises : L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a été saisie pour évaluer les impacts et les risques de diffusion de la maladie tandis que les besoins de recherche ont été confiés au RFSA (Réseau français pour la santé animale). Le Cirad qui fait partie du comité de pilotage du RFSA, anime dans ce réseau ou contribue à plusieurs groupes de recherche sur le virus Schmallenberg dont : la connaissance de la compétence vectorielle et les données épidémiologiques dans les élevages atteints en France.
Des fiches-actions ont été réalisées et priorisées au sein des équipes santé animale du Cirad pour contribuer au plan d'action du RFSA :
• Analyse sérologique du virus par la technique d'immunofluorescence en microplaques.
• Recherche du virus par qPCR chez les Culicoides capturés dans le cadre du réseau de surveillance durant l'été 2011, période de transmission vectorielle.
• Mise en œuvre d'un protocole d'enquête épidémiologique et entomologique (Culicoides et moustiques) avec modélisation de la vitesse de progression du virus et les vecteurs incriminés (participation du consortium européen EDENext, coordonné par le Cirad).
Les initiatives européennes : L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié, au 8 février une analyse préliminaire sur les scénarii possibles de propagation du nouveau virus de Schmallenberg. Elle conclut que le virus détecté aujourd'hui dans plus de 1.200 exploitations en Europe du Nord (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni) pourrait poursuivre sa transmission dans d'autres pays. L'Efsa, tout comme l'organisme de surveillance européen ECDC n'exclut ni la possibilité d'une transmission directe d'animal à animal, ni la transmission chez les humains, même si cette éventualité est peu probable.
Source: Cirad, EFSA Schmallenberg" virus: likely epidemiological scenarios and data needs, Rapport intégral (Visuel AHVLA)
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