VITAMINE D: Elle réduit l'incidence des incidents respiratoires aigus chez le patient âgé
Faut-il prescrire de la vitamine D aux personnes âgées ? Ces chercheurs du Colorado ont regardé si une dose élevée de vitamine D chez les personnes âgées vivant dans des établissements de soins de longue durée pouvait permettre de réduire leur risque d'infections respiratoires aiguës, dont la pneumonie. Les résultats, présentés dans le Journal of the American Geriatrics Society sont plutôt en faveur d’une supplémentation systématique de ce groupe de patients, en particulier chez ceux qui sont fragiles ou présentent une maladie chronique : à 12 mois, une supplémentation à dose élevée est en effet associée à une réduction, jusqu’à 40%, des infections pulmonaires.
La vitamine D (ou Calciférol) aide le corps de multiples façons : produite dans les couches profondes de l'épiderme avec l'exposition aux rayons UV du soleil, elle peut aussi faire l'objet d'une supplémentation : sa carence est cause de rachitisme et de déminéralisation osseuse. La vitamine D intervient en effet dans la minéralisation de l'os, augmente l'absorption du calcium, favorise la croissance, joue un rôle de stimulation de l'immunité innée et module l'immunité acquise. Elle améliore aussi la performance musculaire et pourrait réduire le risque de cancer du sein et colorectal. Plusieurs études ont également documenté l'intérêt d'une supplémentation en Vitamine D sur les pathologies respiratoires (grippe, tuberculose, asthme). Ses besoins journaliers sont estimés de 17 à 20 µg pour les sujets âgés.
Les chercheurs de l'Université du Colorado ont suivi 107 adultes âgés répartis au hasard pour recevoir une dose élevée ou standard de vitamine D pendant une période de 12 mois :
- dose élevée : 3 à 4.000 UI ou 75mcg-100mcg /jour
- dose standard : 400 Ã 1.000 UI u 10mcg-25mcg par jour
À la fin de la période de suivi, les chercheurs constatent une réduction de 40% de l'incidence des incidents respiratoires aigus (IRA), principalement la toux et le rhume, chez les personnes ayant reçu la dose élevée.
· Les participants du groupe « dose élevée » ont connu 0,67 IRA par personne et par an vs 1,11 en moyenne, chez les participants du groupe « dose standard ».
· Cela équivaut à un risque réduit de 40% d'IRA pour le groupe recevant une dose élevée.
· L'analyse par type d'infection montre que les IRA des voies supérieures sont moins fréquentes dans le groupe recevant la dose élevée, mais ne constate aucune différence dans l'incidence des IRA inférieures. Aucune différence non plus, n'est constatée dans l'incidence des infections urinaires, autres infections ou hospitalisations.
Ø Petit bémol, à la dose élevé est associé également un plus grand nombre d'effets secondaires, de chutes principalement, sans augmentation cependant de l'incidence des fractures : les chutes sont plus fréquentes dans le groupe avec dose élevée (2,33).
La supplémentation en vitamine D3 à fortes doses permet donc de réduire l'incidence des incidents respiratoires aigus chez les résidents d'établissements de soins de longue durée (EHPAD) mais est aussi associée à un taux plus élevé de chutes sans augmentation des fractures, concluent les chercheurs. Cependant, ce petit essai devra être confirmé par de nouvelles recherches.
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