X FRAGILE: La petite molécule qui pourrait supprimer les tremblements
Un composé prometteur qui pourrait donner l’espoir d’un traitement de l’ataxie, une des manifestations handicapantes du syndrome du X fragile, responsable de retard mental, de perte de mémoire mais également de perte de contrôle du mouvement et de tremblements. C’est ce que laissent espérer ces scientifiques du Scripps Research Institute, des "experts de la réparation de défauts ARN". L’étude soutenue par les National Institutes of Health (NIH) ainsi que par l'Inserm et le CNRS, vient d’être publiée dans l’édition en ligne du 4 septembre de la revue ACS Chemical Biology.
Le syndrome X fragile, un trouble inclus dans les troubles du spectre autistique (TSA) est la cause la plus fréquente de déficience intellectuelle héréditaire. L' X fragile se produit lorsque le gène FRM1 ne parvient plus à inciter les cellules nerveuses à fabriquer la protéine FMRP, codée par le gène FMR1, qui lie l'ARN et joue donc un rôle vital dans le développement neuronal et la plasticité synaptique. En cause, une répétition accentuée d'une série de trois nucléotides dans le gène FMR1 des personnes atteintes. Cette étude s'est centrée sur le syndrome d'ataxie lié à l'X Fragile, ou déficience de contrôle et de coordination des mouvements volontaires, un syndrome que l'on retrouve également dans la maladie de Parkinson, avec des symptômes comme les tremblements, une rigidité musculaire. « Bien qu'il y ait de nombreuses cibles thérapeutiques ARN, il était difficile d'identifier ou de concevoir de petites molécules pour cibler ces ARN, explique le chercheur Mathew Disney, professeur de recherche au Scripps et auteur principal de l'étude. «Nous avons conçu un composé capable de cibler les bons ARN et d'inverser les dysfonctionnements qui provoquent les tremblements de l'ataxie associée au X Fragile». Dans le syndrome de l'ataxie, la répétition accentuée de ces 3 nucléotides conduit à l'expression de protéines aberrantes responsables des dommages et dysfonctionnement car ces répétitions contraignent les gènes qui régissent l'épissage de l'ARN nécessaire à la production des « bonnes » protéines « à rester dans la clandestinité ». Ce composé, développé par les scientifiques du Scripps non seulement améliore le processus d'épissage de l'ARN mais réduit également la capacité de nuisance des répétitions. A concentration assez élevée, il renverse complètement ces défauts et sans être toxique pour les cellules, précise le chercheur.
C'est donc, un très bon candidat pour le développement d'un nouveau traitement, malgré le stade encore précoce des recherches. Déjà en mars dernier, le Dr Disney avait publié une étude dans le Journal of the American Chemical Society décrivant une petite molécule capable d'inhiber les défauts ARN responsables de symptômes de la dystrophie myotonique*. Son approche pourrait donc être utilisée pour cibler d'autres maladies associées à des défauts ARN, dont le syndrome du X fragile lui-même.
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