ZONA : Pourtant un vaccin efficace à 55%
La vaccination contre le zona ou herpès zoster, une éruption cutanée douloureuse parmi un groupe important de personnes âgées a été associée, à nouveau, à un risque réduit de la maladie, indépendamment de l'âge, de la race ou de la présence de maladies chroniques, selon l’étude publiée dans l’édition du 12 janvier du JAMA.
La douleur du zona est souvent invalidante, et peut durer des mois voire des années. L'incidence globale du zona en Europe est d'environ 3 pour 1.000 personnes par an et plus de 10,5 pour 1.000 personnes par an dans la classe d'âge des plus de 60 ans. Environ 1 million d'épisodes de zona surviennent aux États-Unis chaque année, « mais à part l'âge et l'immunosuppression, les facteurs de risque de la maladie restent inconnus", écrivent les auteurs. Bien que les données avant homologation aient fourni la preuve que le vaccin contre le zona est efficace dans une population donnée, le vaccin devait être évalué dans des conditions de terrain pour vérifier si son efficacité est généralisable en pratique clinique, précise l'article. Les chercheurs précisent l'importance de cette étude pour une vaccination anti-zona efficace compte tenu de la diversité médicale et physiologique des personnes âgées chez qui le vaccin est indiqué. Car les complications du zona se voient surtout chez les patients très âgés (zona ophtalmique notamment) et chez les patients immunodéprimées (dissémination avec atteintes viscérales).
Le Pr. Hung Fu Tseng, de la Southern California Kaiser Permanente (Californie) et ses collègues ont évalué le risque de zona après vaccination contre le zona, en pratique générale. L'étude a porté sur des adultes âgés de 60 ans ou plus, membres d'une association de soins. 75.761 participants ont été vaccinés, 227.283 participants ne l'ont pas été.
Le vaccin associé à une réduction de 55% d'incidence de la maladie : Les participants de la cohorte vaccinée étaient plus susceptibles d'être blanc, de sexe féminin, mieux suivis médicalement, avec une prévalence moindre de maladies chroniques. 5.434 cas de zona ont été identifiés au total dans l'étude : 6,4 cas pour 1.000 personnes par an chez les sujets vaccinés et 13,0 cas pour 1.000 personnes par an chez les sujets non vaccinés. Après ajustement, la vaccination reste fortement associée à une réduction du risque de zona. La réduction du risque ne varie pas avec l'âge à la vaccination, le sexe, la race, ou avec la présence de maladies chroniques. Les sujets vaccinés ont également bénéficié d'une réduction des risques de zona ophtalmique et d'hospitalisations pour symptôme de zona. Dans l'ensemble, le vaccin est associé à une réduction de 55% d'incidence de la maladie.
« Ce vaccin contre le zona a été homologué récemment, ce qui signifie que la durabilité de sa protection doit encore être évaluée dans de prochaines études. À ce jour, le taux de vaccination est resté médiocre en raison de réserves graves vis-à -vis du vaccin tant de la part des cliniciens et que de la part des patients. Mais ce vaccin a d'ores et déjà le potentiel de prévenir chaque année des dizaines de milliers de cas de zona et de névralgies post-zostériennes, concluent les auteurs.
En 2006, le Haut Conseil de la Santé Publique rapportait les résultats d'un essai sur le vaccin contre le zona Zostavax®, dans un essai contrôle contre placebo portant sur 38.546 personnes de plus de 60 ans réparties également en un groupe vacciné et un groupe placebo, soit une réduction de l'incidence du zona d'environ 50% (1).