L'escarre, une plaie « de dedans » (1/12)
Article publiée dans santé log Soins à domicile n° 20 le 01-06-2011
L'escarre, une plaie de dedans
Au delà du choix du bon pansement, la prise en charge d'un patient présentant une escarre nécessite une démarche globale qui associe des connaissances dans le traitement des plaies, la prise en compte de l'évaluation du malade, de ses douleurs, ses souhaits, de ses souffrances psychologiques sociales et spirituelles. Les plaies d'escarres sont fréquentes en soins palliatifs et en fin de vie. Elles sont sources d'inconfort, de douleurs, d'odeurs et de sensation de déchéance physique. Leur prise en charge nécessite une analyse objective du pronostic vital par l'équipe soignante (infirmière, médecin traitant) puis celle du pronostic de l'escarre avec la mise en place d'une stratégie de soins. L'objectif sera alors, d'éviter leur apparition ou du moins les retarder un maximum, d'éviter leur extension et d'éviter les complications. La prise en charge de l'escarre passe aussi par des questionnements de toute l'équipe soignante pour que la prise de décision soit la plus objective, en tenant compte du désir du patient et de son entourage proche. Quelle est son espérance de vie ? Est-ce que l'escarre est réversible ? Est-il douloureux ? Comment éviter la douleur ? A quelle fréquence faut-il refaire les pansements ? Faut-il décaper une nécrose ? Comment éviter les odeurs ? Comment éviter la douleur ? Quel sera le sens du soin ? Comment faire accepter le renoncement nutritionnel à la famille ? Savoir évaluer la douleur et la traiter, savoir analyser nos gestes pour ne pas engendrer de douleur, respecter la fatigabilité en instaurant des temps de pause.
Eviter les retraits traumatiques des pansements, savoir expliquer les soins pour les espacer en fonction de l'écoulement, la macération, les odeurs... Savoir parler des odeurs sans humilier et savoir les traiter : associer aux pansements au charbon, l'aération de la chambre, l'utilisation du papier d'Arménie, désodorisants, parfum...
Pour la prise des repas, privilégier le plaisir et éviter la sensation de soif...
Il faut que tous les acteurs de la santé, prennent la réelle mesure de ce problème de santé publique, et s'engagent dans la prévention et la prise en charge de personnes âgées porteuses de plaies. L'infirmier, souvent considéré comme un acteur de la relation entre le malade et la médecine, a un rôle majeur dans l'accompagnement aux personnes âgées. Il faut donc qu'il se donne tous les moyens pour que la prévention précède toujours la phase des soins. Cela doit passer par la formation et par la mise en place de moyens humains et matériels appropriés au maintien du bien-être et de la dignité de la personne dépendante.
Farida Rondeau
Infirmière en gériatrie à l'Hôpital Européen George Pompidou.
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Article publiée dans santé log Soins à domicile n° 20 le 01-06-2011
L'escarre, une plaie de dedans
Au delà du choix du bon pansement, la prise en charge d'un patient présentant une escarre nécessite une démarche globale qui associe des connaissances dans le traitement des plaies, la prise en compte de l'évaluation du malade, de ses douleurs, ses souhaits, de ses souffrances psychologiques sociales et spirituelles. Les plaies d'escarres sont fréquentes en soins palliatifs et en fin de vie. Elles sont sources d'inconfort, de douleurs, d'odeurs et de sensation de déchéance physique. Leur prise en charge nécessite une analyse objective du pronostic vital par l'équipe soignante (infirmière, médecin traitant) puis celle du pronostic de l'escarre avec la mise en place d'une stratégie de soins. L'objectif sera alors, d'éviter leur apparition ou du moins les retarder un maximum, d'éviter leur extension et d'éviter les complications. La prise en charge de l'escarre passe aussi par des questionnements de toute l'équipe soignante pour que la prise de décision soit la plus objective, en tenant compte du désir du patient et de son entourage proche. Quelle est son espérance de vie ? Est-ce que l'escarre est réversible ? Est-il douloureux ? Comment éviter la douleur ? A quelle fréquence faut-il refaire les pansements ? Faut-il décaper une nécrose ? Comment éviter les odeurs ? Comment éviter la douleur ? Quel sera le sens du soin ? Comment faire accepter le renoncement nutritionnel à la famille ? Savoir évaluer la douleur et la traiter, savoir analyser nos gestes pour ne pas engendrer de douleur, respecter la fatigabilité en instaurant des temps de pause.
Eviter les retraits traumatiques des pansements, savoir expliquer les soins pour les espacer en fonction de l'écoulement, la macération, les odeurs... Savoir parler des odeurs sans humilier et savoir les traiter : associer aux pansements au charbon, l'aération de la chambre, l'utilisation du papier d'Arménie, désodorisants, parfum...
Pour la prise des repas, privilégier le plaisir et éviter la sensation de soif...
Il faut que tous les acteurs de la santé, prennent la réelle mesure de ce problème de santé publique, et s'engagent dans la prévention et la prise en charge de personnes âgées porteuses de plaies. L'infirmier, souvent considéré comme un acteur de la relation entre le malade et la médecine, a un rôle majeur dans l'accompagnement aux personnes âgées. Il faut donc qu'il se donne tous les moyens pour que la prévention précède toujours la phase des soins. Cela doit passer par la formation et par la mise en place de moyens humains et matériels appropriés au maintien du bien-être et de la dignité de la personne dépendante.
Farida Rondeau
Infirmière en gériatrie à l'Hôpital Européen George Pompidou.
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