INFECTIONS NOSOCOMIALES: Identification d'un gène qui donne au SARM sa résistance

Des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS en collaboration avec l’Université de Tsukuba (Japon) viennent d’identifier la responsabilité d’un gène, nommé sigH, de la résistance du staphylocoque doré aux antibiotiques. Activé, sigH, permet à la bactérie d'incorporer des gènes extérieurs, de l’environnement, nécessaires à sa résistance à la méticilline. Cette étude, publiée dans l’édition du 1er novembre de la revue PLoS Pathogens identifie le mécanisme d'activation de ce gène et contribue ainsi à la compréhension des infections nosocomiales à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (Sarm).
Le staphylocoque doré est une bactérie extrêmement pathogène pour l'homme. Elle est la cause de multiples infections, qui vont de la lésion cutanée, à l'endocardite, la pneumonie aiguë, l'ostéomyélite ou la septicémie. Elle est cause, en milieu hospitalier de près de 20% des infections nosocomiales. Le Sarm, résistant à la méticilline pose donc un problème de santé publique majeur.
L'équipe de Tarek Msadek, chercheur à l'Institut Pasteur-CNRS démontre que l'activation du gène sigH de la bactérie S. aureus, appelé sigH, lui permet de capturer de l'ADN présent dans son environnement et donc d'acquérir ainsi des gènes de résistance aux antibiotiques.
Alors que l'expression de sigH ne peut pas être détectée lors de la croissance bactérienne en laboratoire, les chercheurs ont mis en évidence deux mécanismes distincts permettant l'activation de la production de la protéine SigH sur une toute petite partie de la population de bactéries. Le premier mécanisme est un réarrangement du gène qui génère une nouvelle expression chimérique de sigH, c'est-à-dire fusionnée avec d'autres séquences d'un gène différent. Le second est lié à l'inversion d'une séquence en aval de la transcription du gène qui entraîne la suppression de l'expression de gène sigH. En parvenant à activer le gène sigH sur une bactérie S. aureus, les chercheurs réussissent ainsi à la rendre résistante. Cibler sigH et l'inhiber pourrait donc bloquer chez la bactérie sa capacité à devenir résistante.
Très récemment, la France s'est également distinguée avec la mise au point, par des chercheurs de l'Inserm, de 2 tests de diagnostic ultra-rapides de résistance aux antibiotiques de large spectre. Les bactéries cibles dans cette étude étaient les entérobactéries, comme E. coli, responsables de nombreuses infections.
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