ADOLESCENCE: Le cap reste difficile à passer
Cette grande enquête, coordonnée par l’Inserm qui nous apporte une photographie de nos adolescents et de leurs perceptions tant sur le plan de leur santé physique et mentale que de leurs comportements confirme la complexité actuelle de cette période de vie. Ainsi, l’adolescence reste une période difficile pour un jeune sur 2. Ainsi, si les comportements à risque restent minoritaires, le chiffre est là : Pour un jeune sur 3, pour vivre bien, il faut prendre des risques sans les calculer. Au-delà de cette tendance, des données ciblées qui vont permettre d’identifier les actions d préventions prioritaires et fournir de nouveaux indicateurs de suivi.
L'enquête menée auprès de 15.235 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 18 ans, âgés en moyenne de 15 ans (avec 10% de majeurs), à 52% des filles, confirme que l'adolescence, n'est « pas une période toujours facile » pour 55,8% des jeunes dont 57,8% des filles et 53,7% des garçons et « une période difficile » pour 33,1% des filles et 23,3% des garçons. Globalement, l'adolescence semble une période plus difficile pour les filles que pour les garçons, et plus d'une adolescente sur 2 se pose assez souvent ou très souvent des questions sur elle-même. La confiance en l'avenir n'est réservée qu'à un jeune sur 2, le mal-être est là , souvent traduit par l'isolement chez 3 jeunes filles sur 4.
« La vie ne vaut pas la peine d'être vécue », 38,9% des jeunes l'ont déjà pensé. Des chiffres préoccupants. Précisément :
· 7,8% des jeunes ont déjà fait une tentative de suicide,
· 16,8 % des filles et 7 % des garçons ont déjà présenté des symptômes de dépression,
· 33,6 % des filles et 21,6 % des garçons sont caractérisés par l'enquête comme « sub-dépressifs », ou légèrement déprimés, une incidence en forte augmentation par rapport aux dernières données disponibles.
· 74,5 % des filles et 57,6 % des garçons, privilégient l'isolement en cas de mal-être.
Des indicateurs de mal-être :
· Globalement, les filles consomment surtout du tabac et 9,2 % d'entre elles se disent « accro », vs 7,8 % des garçons,
· 37% des garçons pratiquent le binge drinking,
· 7,1 % des jeunes consomment du cannabis.
· 10,7 % des garçons versus 4,2 % des filles disent avoir eu des rapports sexuels avant 13 ans.
Les jeunes vont néanmoins de l'avant, prennent des risques, font montre d'autonomie, et si la grande majorité se sent bien dans ses relations aux parents, 72,8% estiment même les adultes s'inquiètent trop pour eux. Ainsi, plus de la moitié des ados pense que les adultes posent trop de limites, et, plus des trois quarts d'entre eux pensent que trop de limites poussent, au contraire, à prendre des risques (77 %).
La prise de risques essentielle dans le processus d'adolescence est reconnue par plus d'un tiers des jeunes (34,1 %) qui pensent que pour vivre bien, il faut prendre des risques sans les calculer. Ces données rendent compte de l'ambivalence bien connue des adolescents.
Une enquête donc à lire attentivement par les professionnels de la santé des jeunes, et par les parents qui permet d'avoir des repères plus précis des comportements « moyens » à l'adolescence, de prendre en compte leurs spécificités. Et pour les politiques, ces résultats permettent une meilleure identification des cibles à risque et des indicateurs de difficultés, essentielle pour la mise en œuvre d'actions de prévention mieux adaptées.
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