ALIMENTATION et COGNITION : Le régime méditerranéen protège aussi la santé cérébrale
Le régime méditerranéen adopté au début de l’âge adulte est plus efficace encore que le régime DASH (pour Dietary Approaches to Stop Hypertension), à prévenir le déclin cognitif avec l’âge, conclut cette étude irlandaise à paraître dans la revue Neurology. Ainsi de bonnes pratiques alimentaires à l'âge adulte contribuent à préserver la santé du cerveau à la quarantaine et plus tard dans la vie.
Â
Une alimentation riche en fruits et légumes, en noix, avec des apports modérés en poisson et en alcool, faibles en viande et en produits laitiers riches en graisse, est associée à de meilleures performances cognitives à l'âge moyen, selon cette étude, dirigée par Claire T. McEvoy, de l'Université Queen's à Belfast.
Â
L’étude est menée auprès de 2.621 personnes âgées de 25 ans en moyenne à l’inclusion, suivies pendant 30 ans pour leur alimentation. Leurs fonctions cognitives ont été évaluées à 2 reprises, à l'âge de 50 et 55 ans environ. Les habitudes alimentaires ont été également évaluées pour déterminer le degré d’adhésion à 3 régimes alimentaires sains pour le cœur : le régime méditerranéen, le régime DASH (visant à combattre l'hypertension artérielle) et un 3è régime, « APDQS » (a priori Diet Quality Score) défini dans le cadre d’une étude de cohorte nommée CARDIA :
- le régime méditerranéen met l'accent sur les grains entiers, les fruits, les légumes, les graisses saines non saturées, les noix, les légumineuses et le poisson, et limite la viande rouge, la volaille et les produits laitiers gras ;
- le régime DASH met l'accent sur les céréales, les légumes, les fruits, les produits laitiers allégés, les légumineuses et les noix et limite la viande, le poisson, la volaille, les matières grasses dont les graisses saturées, les sucreries et le sodium ;
- le régime APDQS met l'accent sur les fruits, les légumes, les légumineuses, les produits laitiers allégés, le poisson et l'alcool modéré, et limite les aliments frits, les collations salées, les bonbons, les produits laitiers riches en matières grasses et les boissons non alcoolisées sucrées.
Â
Pour chaque régime, les participants à l’étude ont été classés par score d’adhésion (faible, moyen ou élevé).  Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion, soit susceptibles d'influer sur la fonction cognitive, tels que le niveau d'études, le tabagisme, le diabète et l'activité physique. L’étude montre que les participants adhérant au régime méditerranéen et au régime APDQS, mais pas au régime DASH, présentent un moindre déclin de leurs fonctions cognitives au cours des 5 dernières années de suivi :
- Les personnes ayant une bonne adhésion au régime méditerranéen sont 46% moins susceptibles de connaître un déclin de leurs capacités cognitives, en particulier de leur capacité de réflexion : sur les 868 participants à forte adhésion, 9% présentent de faibles capacités de réflexion, vs 29% chez les 798 participants à faible adhésion ;
- les personnes ayant une bonne adhésion au régime APDQS sont 52% moins susceptibles de connaître ce même déclin cognitif : sur les 938 participants à forte adhésion, 6% présentent de faibles capacités de réflexion, vs 32% chez les 805 personnes du groupe à faible adhésion ;
Â
Â
On ignore pourquoi le régime DASH ne semble pas favoriser un meilleur maintien des capacités de réflexion. « L'une des explications possibles est que DASH ne considère pas la consommation modérée d'alcool comme faisant partie du régime alimentaire, contrairement aux 2 autres régimes », suggèrent les auteurs, « or la consommation modérée d'alcool dans le cadre d'un régime alimentaire sain semble importante pour la santé cérébrale à l’âge moyen, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats ».
Autres actualités sur le même thème
-
PRÉMATURÉS: Un cerveau hypersensible au stress des soins intensifs
Actualité publiée il y a 13 années 1 mois -
MÉMOIRE: Trop de photos souvenirs, moins de souvenirs
Actualité publiée il y a 10 années 11 mois -
PSYCHO: De l'anxiété à la généralisation excessive
Actualité publiée il y a 8 années 8 mois -
BINGE DRINKING: Chez les jeunes, des effets durables confirmés sur le cerveau
Actualité publiée il y a 11 années 9 moisCette étude australienne passe en revue les conséquences neurologiques d’une consommation excessive et chronique d'alcool chez les jeunes, identifie des...