Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

ALLAITEMENT MATERNEL: Qu'on allaite ou pas, le sentiment de culpabilité est là

Actualité publiée il y a 10 années 1 mois 3 semaines
Maternal et Child Nutrition

Les mamans échappent difficilement à ce sentiment de culpabilité lié à la décision d’allaiter, …ou pas. Car quelle que soit leur choix, les obstacles et les critiques sont là. Cette étude qualitative, menée auprès de mères britanniques et publiée dans la revue Maternal et Child Nutrition, rappelle aux professionnels de la santé l’importance d’apporter un soutien aux jeunes mères à l’allaitement maternel certes mais plus largement, au moment du choix de « mettre le bébé » au sein ou pas.

La réalité est que l'allaitement maternel est difficile et nécessite un soutien, rappellent les chercheurs de l'University of Central Lancashire (Angleterre), du Georg Eckert Institute for International Textbook Research (Allemagne), et de la Dalarna University (Suède) qui ont recueilli les sentiments et les expériences de 63 jeunes mères, âgées en moyenne de 30 ans, de niveaux socio-économiques différents, sur l'alimentation de leurs nourrissons.


La thématique principale était la culpabilité pouvant être ressentie à la fois par les mères qui allaitent et celles qui n'allaitent pas. Au moment de l'étude, les enfants des mères participant, étaient âgés de 4 semaines à 24 semaines en majorité, mais 21 enfants étaient âgés de plus de 6 mois. Parmi les femmes recrutées, 28 avaient choisi d'allaiter, 11 de donner au biberon une préparation pour nourrissons, 7 avaient opté pour l'allaitement mixte. 7 groupes de discussion et 30 entretiens individuels ont été organisés au cours desquels les participantes ont répondu à une série de questions sur leurs motivations, les obstacles ou au contraire les facteurs favorables au choix d'allaiter ou pas.

Allaitement ou biberon, la culpabilité est là : L'étude met en évidence, quel que soit le choix de nutrition, un sentiment de culpabilité voire de honte ainsi que de manque de maîtrise et de dépendance à l'égard des autres : L'insuffisance d'informations et de soutien à l'alimentation du nourrisson est évoqué par la majorité des femmes.

Et lorsque le mode d'alimentation du nourrisson de la mère n'est pas conforme à sa préférence personnelle ou celle de ses proches, s'ajoutent des sentiments d'incompétence et d'infériorité.

Allaitement ou biberon, chacun de ces choix s'assimile à une source d'infraction, écrivent les auteurs.

La crainte de ne pas être une bonne mère revient dans les deux cas, en fonction de différents facteurs, psychologiques, culturels et familiaux. Parmi ces facteurs, revient souvent la « pression » à allaiter, une pression décrite par les mères comme culturelle et transmise par les professionnels de santé. Pour certaines femmes, c'est même une expérience vécue comme « un fardeau supplémentaire » qui vient s'ajouter à la nouveauté de la maternité.

Des expériences ou situations qualifiées comme génératrices de « honte » sont également évoquées : Exposer ses seins en public revient fréquemment tout comme la préoccupation de ce que pensent les autres, l'entourage, la famille, le sentiment d'être observée ou désapprouvée. Mais sur ce point, les femmes qui n'allaitent pas ne sont pas épargnées. Elles se sentent tout autant jugées, et condamnées pour ne pas avoir choisi d'allaiter. Enfin, il faut le préciser, certaines femmes éprouvent aussi une honte ou une difficulté à demander aux professionnels de santé un soutien sur l'alimentation du bébé.

L'allaitement maternel parfois chargé d'émotions négatives : En conclusion, l'étude, sans signification statistique, apporte un aperçu utile sur la façon dont, pour certaines femmes, l'allaitement est une décision et une pratique qui peuvent être chargées d'émotions négatives. Un aspect peu pris en compte dans le soutien psychologique lorsqu'il existe, à l'allaitement maternel. Il s'agit donc de réfléchir à des interventions pour « déculpabiliser » la mère sur son choix, d'allaiter ou pas. Car si l'allaitement librement choisi apporte des bénéfices bien documentés, pour le bébé comme pour sa mère, l'équilibre et le bien-être de la mère qui fait la qualité de sa parentalité sont tout aussi importants.

Source: Maternal and Child Nutrition August 19 2014 DOI: 10.1111/mcn.12148 Shame if you do – shame if you don't: women's experiences of infant feeding

Pour en savoir plus sur l'Allaitement maternel

Accéder aux dossiers :

Sevrage, respecter l'enfant

Allaitement maternel, mixte ou artificiel

Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier


Autres actualités sur le même thème