ALLÉGATIONS BIO: Les étiquettes font foi plus que le produit lui-même
Cette petite étude américaine nous fait toucher du doigt, qu’en cas d’allégation nutritionnelle, de type « produit bio », on y croit. « Aliments biologiques » va signifier ainsi pour les consommateurs « cultivés sans engrais chimiques et sans pesticides ». Invités à goûter des paires de produits de consommation courante, tous « bio », un seul des produits est identifié « bio », celui qui est étiqueté «bio ». Une preuve, avec cette étude publiée dans la revue Food Quality and Preference, de notre grande crédulité.
Cette expérience en centre commercial permet en effet de constater, qu'après la dégustation des produits, les gens ont même perçu des aliments étiquetés « bio » plus faibles en calories, faible en gras, plus riches en fibres et dignes d'un prix de vente plus élevé que le même aliment sans le label bio. Pourtant, peu de preuves viennent démontrer une qualité nutritionnelle et sanitaire supérieure pour les aliments issus de l'agriculture biologique et l'on peut même citer cette toute récente étude publiée dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology qui montrait que même les aliments biologiques ou préparés artisanalement, cuits et conservés dans des contenants sans plastique peuvent être contaminés aux phtalates et au bisphénol A (BPA).
L'étiquette suffit à changer la perception : Ces chercheurs de l'Université Cornell (États-Unis) ont recrutés 115 consommateurs dans un centre commercial et les ont invités à goûter et évaluer 3 paires identiques de produits alimentaires, biscuits, chips et yaourts. Un élément était labellisé bio mais, en réalité, tous les aliments de chaque paire étaient identiques et étaient issus de l'agriculture biologique. Les consommateurs ont ensuite répondu sur les items « appétissant, savoureux, goût, riche en matières grasses, riche en calories, nutritif, riche en fibres, digne d'être plus cher…).
Dans l'ensemble, les participants estiment que les aliments présentés comme « bio » sont, en comparaison des aliments «ordinaires»,
· plus faibles en calories,
· moins riches en matières grasses,
· plus riches en fibres
· Ils sont également prêts à payer plus cher et jusqu'à 22,8% de plus pour un yaourt bio, 23,4% de plus pour des chips bio et 16,1% de plus pour des cookies bio.
Des estimations sur l'apport calorique néanmoins moins prononcées que si le consommateur lit attentivement la composition nutritionnelle sr l'étiquette.
Mettre une étiquette sur les aliments peut tromper les consommateurs qui vont majoritairement faire confiance aux allégations nutritionnelles liées au « bio ». Le label biologique sur les aliments peut donc donner une perception indue de bénéfices santé accrus, même si… et au point qu'on se trompe sur la perception gustative de ces aliments.
Source: Food Quality and Preference doi.org/10.1016/j.foodqual.2013.01.010 online 9 February 2013 You taste what you see: Do organic labels bias taste perceptions? (Visuel franz massard - Fotolia.com)
Lire aussi : PHTALATES et BISPHÉNOL A: Dans les aliments bio aussi ? -
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