ALTRUISME : Il passe par une inflation de l’imagination
Les voies cérébrales de l'imagination pourraient bien mener à l'altruisme, explique cette équipe du Boston College, dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience. Par neuroimagerie, les chercheurs identifient ici plusieurs voies pouvant expliquer la relation entre l'imagination et l’altruisme, ainsi que 2 zones cérébrales clés, la jonction temporopariétale droite impliquée dans la représentation de l'esprit d'autres personnes et le lobe temporal médial impliqué dans l’imagination.
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Concrètement, ces résultats suggèrent que lorsque nous voyons d’autres personnes en difficulté, nous imaginons les conséquences de leur situation avant de passer éventuellement à l’action. Durant un court laps de temps (quelques demi-secondes) lorsque nous sommes témoins de la détresse d'autrui, certaines voies neuronales dans le cerveau soutiennent notre volonté d'aider par le biais de l'imagination qui nous permet d'envisager les conséquences de la situation. C’est un phénomène « d’inflation de l’imagination ».
Imaginer les conséquences avant de venir au secours d’autrui
Le processus sous-jacent est appelé « simulation épisodique », soit la capacité à réorganiser des souvenirs du passé en un événement imaginé et simulé dans notre esprit. Ici, les chercheurs utilisent la neuroimagerie pour identifier les voies neuronales expliquant la relation entre cette forme d’imagination ou de reconstitution imaginaire, et la volonté d'aider les autres. 2 zones cérébrales apparaissent particulièrement concernées, la jonction temporopariétale droite, une région impliquée dans la représentation à l'esprit d'autres personnes et déjà suggérée comme participant au comportement altruiste ; le lobe temporal médial, un ensemble de zones qui permettent la simulation de scènes imaginées.
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L’inflation de l'imagination, un phénomène par lequel nous utilisons notre imagination pour nous faire une idée de la probabilité d'un événement et de ses conséquences précède ainsi la volonté d'aider, explique l’auteur principal, Liane Young, professeur agrégé de psychologie. L’imagerie montre en effet chez les participants que l’activité neuronale dans le lobe temporal médial prédit la volonté globale d’aider autrui. Selon l’auteur, l’imagination permet aussi la prise en compte du point de vue de ceux qui ont besoin d'aide et incite à une action et un comportement prosocial.
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Quels mécanismes cognitifs et neuronaux en jeu ? Deux expériences ont permis d’expliquer la relation entre la simulation épisodique et le comportement altruiste.
- Dans la première expérience, qui a permis à l'équipe d'examiner les deux zones du cerveau en question, les chercheurs ont recueilli des images cérébrales fonctionnelles au fur et à mesure que les participants imaginaient et se souvenaient d'aider les autres dans des scénarii hypothétiques.
- Dans la deuxième expérience, alors que les participants s’imaginaient aider une autre personne, les chercheurs ont utilisé la stimulation magnétique transcrânienne pour perturber l'activité de leur jonction temporopariétale droite, puis du lobe temporal médial.
Si l’activation de la jonction temporopariétale droite semble corrélée à la propension à l’altruisme, inhiber son activité ne suffit pas à supprimer toute mise en perspective d’autrui. Quant à l’activation du lobe temporal médial, son interprétation est surprenante : plus une personne présente une activité élevée dans le lobe temporal médial, alors moins elle est disposée à aider la personne dans le besoin.
Ainsi, une activité plus faible du lobe temporal médial traduit une plus grande facilité d'imagination des conséquences pour autrui et induit une meilleure propension à l’altruisme. D’ailleurs, lorsque les participants déclarent qu’il leur est facile d'imaginer les conséquences d’une situation, ils ont également tendance à indiquer qu'ils sont plus disposés à aider la personne dans le besoin.
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Cette approche par neuroimagerie pourrait presque mener à la mesure de l’altruisme dans la vraie vie !
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