ALZHEIMER: Le donépézil repousse l'échéance du placement
Le donépézil (Aricept®), un inhibiteur spécifique et réversible de l'acétylcholinestérase dans le cerveau, fait partie des principaux médicaments utilisés dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Si son efficacité est parfois controversée, cette étude britannique suggère que le médicament permet de garder les patients atteints, même à stade avancé, plus longtemps à domicile et donc de retarder l’admission en service ou établissement spécialisé. Les conclusions, présentées dans le Lancet Neurology,suggèrent qu’un traitement précoce peut donc, tout de même, réduire la progression de la maladie.
Les chercheurs de nombreux instituts britanniques (University College London, King's College London, Oxford Health NHS Foundation Trust, University of Leicester, of Edinburgh, Newcastle, Manchester, Nottingham et Southampton) ont mené une étude randomisée et contrôlée pour évaluer les effets d'une poursuite ou d'un arrêt de traitement par donépézil chez 295 participants, âgés en moyenne de 77 ans, atteints d'une forme modérée ou sévère de la maladie et qui recevaient des soins spécialisés pour leur maladie d'Alzheimer. Ces participants prenaient du donépézil de façon continue à une dose de 10 mg et depuis au moins les 6 semaines précédant le début de l'étude. Leur score au Mini-Mental State Examination (MMSE) était compris entre 5 et 13. Les participants ont été répartis en plusieurs groupes d'étude :
- poursuite du donépézil
- arrêt du donépézil
- arrêt du donépézil et « passage » à la mémantine
- poursuite du donépézil et ajout de la mémantine
Le lieu de résidence des participants a été pris en compte et vérifié à plusieurs reprises au cours des 4 années de suivi de l'étude.
Sur les 295 participants,
· 55% ont été admis en maison de soins infirmiers dans les 4 années de suivi,
· les participants ayant arrêté le donépézil présentent un risque double de placement en service ou maison de soins infirmiers spécialisés, au cours de la première année, vs ceux qui ont poursuivi le médicament,
· aucune différence de risque de placement en foyer de soins infirmiers n'a été constatée entre les différents groupes au cours des 3 années suivantes.
· La mémantine ne semble pas avoir d'impact sur la probabilité de « placement ».
Les chercheurs concluent que l'arrêt du donépézil chez des patients présentant une forme modérée à sévère de la maladie d'Alzheimer augmente le risque de placement en foyer de soins infirmiers dans l'année qui suit l'arrêt du traitement. Si, à ce jour, aucun médicament n'a démontré sa capacité à guérir la maladie, ces nouvelles données, qui restent à confirmer sur un échantillon plus large, sont importantes. Elles suggèrent qu'un traitement précoce peut tout de même réduire la progression de la maladie.
Source: The Lancet Neurology October 26 2015 DOI: 10.1016/S1474-4422(15)00258-6 Nursing home placement in the Donepezil and Memantine in Moderate to Severe Alzheimer's Disease (DOMINO-AD) trial: secondary and post-hoc analyses
Lire aussi: ALZHEIMER: Efficacité prouvée du donépézil même à un stade sévère de la maladie -
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