ANTI-DOULEUR: Le venin de l'escargot de mer, le futur analgésique?
Cette recherche fondamentale a porté sur les formes particulières d'une neurotoxine émise dans le venin de certaines espèces d’escargots marins. Ces neurotoxines ou conotoxines seraient capables en toute petite quantité d’anesthésier la douleur, comme l’escargot anesthésie sa proie. Cette recherche, publiée dans l'édition de mars de la revue allemande Angewandte Chemie, pourrait aboutir au développement de nouveaux et puissants analgésiques.
Caché dans la boue, l'escargot marin Conus purpurascens guette ses victimes. Il attire les poissons, avec sa trompe puis sort une sorte de harpon qui avec un venin, paralyse sa victime. Ce venin contient ces conotoxines qui peuvent être efficaces contre la douleur en quantités infimes, en interrompant la transmission de signaux dans les voies nerveuses, de manière très sélective. Ces toxines s'avèrent donc d'un grand intérêt pour le développement des analgésiques, en particulier pour les patients atteints de cancer, ou autres maladies chroniques ou en soins palliatifs. "L'avantage de ces conotoxines, c'est qu'elles n'entrainent pas de dépendance et se décomposent assez rapidement dans le corps ».
Les chercheurs de Bonn, en collaboration avec des scientifiques de l'Université d'Iéna, de l'Institut Leibniz et de l'Université de Darmstadt travaillent aujourd'hui à développer des formes plus stables et qui pourraient être administrées à l'Homme. Ils expliquent que les conotoxines « μ-PIIIA », étudiées ici, ne se produisent qu'en minuscules quantités chez les escargots marins. Cependant, ils sont parvenus à reproduire ces conotoxines in vitro pour des analyses complémentaires puis à identifier la structure des différentes variantes de conotoxines μ-PIIIA et enfin à cerner leurs différents effets en utilisant la résonance magnétique nucléaire.
Des structures de départ pour de nouveaux anti-douleur : Ce « venin » est une substance dont les différents acides aminés sont chaînés comme des perles. Cette chaîne peut former des grappes de formes différentes qui diffèrent légèrement en termes d'efficacité biologique. Ces formes représentent, pour les chercheurs, de précieuses structures de départ pour le développement des nouveaux analgésiques. Ces scientifiques allemands vont donc poursuivre leurs recherches pour mieux identifier ces différentes variantes de pliage des conotoxines μ-PIIIA. Mais il faudra sans doute des années avant que les patients puisse tirer profit de cette découverte.
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