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ANTIBIOTIQUES : A la sortie de l’hôpital, les prescriptions doivent être réfléchies aussi

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 3 semaines
Clinical Infectious Diseases
Si meux cibler la prescription de fluoroquinolone à l'hôpital est efficace, il faut poursuivre cet effort après la sortie de l’hôpital.

Selon cette étude de l’Université du Michigan portant sur la prescription d'antibiotiques, un tiers des patients en sortie d’hospitalisation (ici pour pneumonie ou infections des voies urinaires dans des établissements du Michigan) reçoivent une prescription de fluoroquinolone, un antibiotique puissant pouvant entraîner -donc à domicile- des effets indésirables sévères. Ce taux de prescription d’une fluoroquinolone s’avère curieusement plus élevé dans les hôpitaux qui déclarent faire un effort actif pour réduire la prescription de fluoroquinolone chez les patients hospitalisés. Des données certes propres aux Etats-Unis mais qui alertent sur les risques élevés d’effets secondaires, comme sur l’association bien documentée de ces antibiotiques à large spectre, avec l’émergence des résistances bactériennes.

 

En synthèse, si l’intervention qui consiste à mieux cibler la prescription de fluoroquinolone à l'hôpital est efficace, il faut poursuivre cet effort au moment de la décharge et après la sortie de l’hôpital. Car de nombreux patients rentrent encore chez eux avec des ordonnances pour ces mêmes médicaments, augmentant ainsi leurs risques d’effets secondaires et le risque d’antibiorésistance pour la communauté.

 

Dans cette étude, les prescriptions liées aux sorties représentaient même les deux tiers des prescriptions délivrées à un total de 12.000 patients traités dans ces établissements pour une pneumonie ou une infection des voies urinaires. Ces médicaments représentaient 42% de tous les antibiotiques prescrits à la sortie. Or, les antibiotiques fluoroquinolones comportent un risque important pour les patients (notamment associés à des ruptures du tendon d'Achille, à une glycémie dangereusement basse chez les diabétiques et à des troubles de santé mentale, notamment la désorientation et le délire) et sont liés à la prolifération d'organismes résistants aux médicaments et à la récidive des infections intestinales à C. difficile. L’Agence américaine, la Food and Drug Administration (FDA) a publié plusieurs avertissements concernant ces effets secondaires en particulier, sur le risque de rupture de l’aorte, et a déconseillé aux médecins de prescrire ces médicaments aux personnes âgées, aux hypertendus et aux personnes présentant un risque ou des antécédents d'anévrisme.

  • Ici, chez ces patients traités pour pneumonie ou infection urinaire, plus de 10% ont été traités par un antibiotique fluoroquinolone à la sortie de l'hôpital ;
  • dans 14 des hôpitaux participant à l’étude, plus de 78% des fluoroquinolones ont même été prescrites à la sortie.

 

 

Mieux informer les établissements, les cliniciens et les patients : la publication de ces données et leur communication aux hôpitaux participant à l’étude ont incité leurs dirigeants à accorder une attention particulière à la prescription de fluoroquinolones en décharge de l’établissement. D’autant qu’il est extrêmement rare que les patients hospitalisés expriment une préférence pour un antibiotique, sauf en cas d’allergie. Mais, là encore, l’étude appelle à mieux informer aussi les patients :

Ainsi, dans le cas où le médecin recommande spécifiquement une fluoroquinolone, les patients et leur famille peuvent demander à recevoir le traitement le plus court possible afin de réduire le risque d'effets secondaires.


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