AUTISME : Une approche diagnostique simple par imagerie
Des scientifiques du Wake Forest Baptist Medical Center (Caroline du Nord) ont mis au point une approche diagnostique simple des troubles du spectre autistique TSA) : l'équipe mesure la réponse d'enfants autistes à différents signaux environnementaux sous imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Chez les enfants autistes (visuels du haut) la présentation unique d'objets ou de visages favoris n'active pas une zone spécifique du cerveau, le cortex préfrontal médial ventral. Ce test d’imagerie simple est décrit dans la revue Biological Psychology.
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Ce test constitue une avancée alors qu’à l'heure actuelle, un clinicien qualifié a besoin d'une session de 2 à 4 heures pour diagnostiquer l'autisme. « Et son évaluation ne sera que subjective car basée sur son expérience », ajoute l’auteur principal, le Dr Kenneth Kishida, professeur de physiologie et de pharmacologie à la Wake Forest.
Le simple recours à l’IRMf pour capturer 30 secondes de données s’avère suffisant pour diagnostiquer l’autisme
Le nouveau test d’imagerie permet une mesure rapide et objective du cerveau permettant de déterminer si l'enfant répond normalement à un stimulus social par opposition à un stimulus non social, ce qui est un marqueur reconnu de l'autisme. -Car le trouble du spectre autistique (TSA) affecte principalement la communication et les interactions avec les autres-.
L’équipe a testé la réactivité du cortex préfrontal médial ventral du cerveau (vmPFC : ventral medial prefrontal cortex) aux signaux visuels représentant une interaction sociale « de grande valeur », chez 40 jeunes participants âgés de 6 à 18 ans, dont 12 diagnostiqués avec TSA et 28 suivant un développement normal. Les participants ont passé l’IRMf tout en visualisant 8 images de personnes ou d'objets, chacune plusieurs fois. Chaque série d'images comprenait 2 images choisies de manière individuelle représentant la personne et l’objet préférés de chaque participant. L’expérience montre que la réponse moyenne du vmPFC est significativement plus faible dans le groupe de participants atteints de TSA.
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- Le simple recours à des images du patient et à l’IRMf pour capturer 30 secondes de données s’avère donc suffisant pour diagnostiquer l’autisme. « La façon dont le cerveau réagit à ces images est cohérente avec l’hypothèse selon laquelle les cerveaux des enfants autistes ne codent pas la valeur de l'échange social de la même manière que les enfants en développement typique », expliquent les chercheurs.
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Un test de détection de l'autisme simple serait donc possible en pratique clinique : l’enfant entrerait tout simplement dans un scanner, se verrait présenter une série d'images et pourrait disposer, en 30 secondes, d'une mesure objective qui indique si son cerveau répond normalement aux stimuli sociaux.
L'équipe prévoit de mener d’autres recherches pour identifier des zones cérébrales supplémentaires impliquées dans les différentes facettes du trouble, afin de pouvoir également personnaliser les traitements.
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