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AUTISME: Une composante génétique estimée pour 80% du risque

Actualité publiée il y a 12 années 8 mois 3 semaines
Nature

Il est reconnu depuis longtemps que l'autisme touche certaines familles, ce qui suggère une composante génétique importante à la maladie. Mais quelle est l'architecture sous-jacente génétique de l'autisme ? Peu de gènes ont été identifiés à ce jour. Cette étude du Broad Institute de MIT et Harvard vient d’identifier 2 gènes ayant un rôle clé dans le développement de l’autisme. Leurs résultats sont publiés dans l’édition en ligne du 4 avril de la revue Nature. Combien de gènes contribuent et dans quelle mesure, au risque de développer des troubles du spectre autistique (TSA) reste une question en suspens. Ce consortium dirigé par des chercheurs de l'Institut Broad, du Massachusetts General Hospital (MGH) avec la collaboration de 6 autres institutions a fait un grand pas vers la réponse, avec cette recherche portant sur les mutations dans la région du génome humain, l’exome, qui code pour les protéines. Les chercheurs l’ont séquencée chez 175 patients autistes dont les parents n’étaient pas touchés, à la recherche de modifications de l'ADN, se concentrant sur les mutations spécifiques donc aux enfants, nommées « de novo ». ces variations génétiques sont rares, mais ont généralement des conséquences plus sévères sur la fonction des gènes.

Ces mutations de novo, avec de tels effets extrêmes, peuvent servir de repères importants pour identifier les gènes impliqués dans l'autisme. « Ces données suggèrent qu'il y a un rôle pour ces mutations de e novo dans la région codante du génome de l'autisme, mais ils ne constituent pas une cause suffisante», a déclaré dans un premier temps le Dr M. Neale : La plupart des mutations de novo n'expliquent pas entièrement le développement du trouble.


Pour en savoir plus sur ces mutations et les gènes touchés, les scientifiques ont recherché des liens significatifs entre eux. L'équipe a alors découvert que les gènes mutés sont mieux reliés les uns aux autres ainsi qu'à des gènes de l'autisme identifiés précédemment. Plus précisément, ces conclusions indiquent que certaines des protéines codées par ces gènes interagissent. En mettant en commun toutes leurs données, les différentes équipes aboutissent à 18 gènes candidats avec de multiples mutations fonctionnelles de novo.

2 gènes identifiés à partir des mutations de novo: Leurs résultats, ainsi que les résultats publiés simultanément par 2 autres groupes de recherche – dont les conclusions concordantes sont également publiées dans Nature- suggèrent des rôles modestes pour des centaines de gènes dans le développement de l'autisme mais identifient quelques gènes spécifiques comme facteurs majeurs de risque. Compte tenu de la gravité des mutations, les résultats collectifs font état de 3 gènes, candidats majeurs de l'autisme: KATNAL2, un gène dont la fonction est inconnue; SCN2A, qui code pour une protéine du cerveau qui forme un canal pour les ions sodium et CHD8, un gène qui régule la transcription des gènes et modifie la chromatine (le réseau de protéines qui entoure l'ADN). Après validation par séquençage de l'exome sur près de 1.000 cas d'autisme et de nombreux contrôles, des preuves solides valident 2 des 3 gènes candidats, KATNAL2 et CHD8. Ensemble, ces gènes contribuent à expliquer un pour cent du risque génétique de l'autisme.

Donc plusieurs gènes en cause : «L'autisme, comme de nombreux troubles héréditaires est le résultat de l'action de nombreux gènes et pas d'un seul comme c'est le cas pour la mucoviscidose ou la maladie de Huntington», explique l'auteur principal, le Dr Mark Daly, chef de l'Unité d'analyse et de génétique translationnelle au MGH, associé de l'Institut Broad. «Ces gènes détiennent des informations clés sur les causes véritables biologiques de l'autisme. Des informations que nous avons été incapables de réunir par le biais d'autres recherches ». Selon les chercheurs, comparé à d'autres maladies complexes provoquées par un mélange complexe de facteurs génétiques, environnementaux et autres, l'autisme serait fortement héréditaire avec une composante génétique pour environ 80-90% du risque.

« Nous avons seulement gratté la surface, mais avec la poursuite de ces efforts de collaboration, ces découvertes génétiques vont nous mener aux racines biologiques sous-jacentes de l'autisme ».

Source: Nature (2012)doi:10.1038/nature10945online 04 April 2012 « De novo mutations revealed by whole-exome sequencing are strongly associated with autism et DOI: 10.1038/nature11011 Patterns and rates of exonic de novo mutations in autism spectrum disorders.

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