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AVC : Preuve d’efficacité d'une neurorégénération par thérapie génique

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 1 semaine
Frontiers in Cell and Developmental Biology
Cette preuve d'efficacité obtenue chez des primates ouvre un sérieux espoir d’une thérapie génique pour la réparation de l'AVC (Visuel Adobe Stock 105281083)

Cette preuve d'efficacité obtenue chez des primates ouvre un sérieux espoir d’une thérapie génique pour la réparation de l'AVC. L’équipe de Jinan University (Chine) propose, lorsque rétablir la circulation sanguine et assurer la neuroprotection en urgence n’est pas possible, de régénérer de nouveaux neurones fonctionnels l’AVC pour restaurer les fonctions cérébrales. Ces travaux, présentés dans la revue Frontiers in Cell and Developmental Biology, marquent une nouvelle étape dans la prise en charge de l'une des principales causes de décès et d'invalidité grave à long terme.

 

L’équipe de recherche dirigée par le Pr Gong Chen de l'Université de Jinan (Guangzhou) apporte la preuve d’une régénération neurale in vivo réussie sur des primates non humains à partir de cellules gliales internes du cerveau. Cette régénération contribue à la réparation du cerveau post-AVC. « Le traitement actuel de l'AVC ischémique vise principalement à rétablir la circulation sanguine au cours d’une fenêtre temporelle étroite de quelques heures seulement. Cependant, de nombreux patients victimes d'AVC n’ont pas le temps de se rendre à l'hôpital ce qui entraîne une mort neuronale massive et la perte de fonctions cérébrales majeures.

Régénérer de nouveaux neurones fonctionnels bien après l’AVC

Pour cette équipe de neurologues chinois, c’est la clé pour restaurer les fonctions cérébrales. L’auteur principal, Long-Jiao Ge, chercheur doctorante à l’Académie chinoise des sciences et ses collègues ont déjà publié une série de travaux démontrant que la surexpression d'un seul facteur de transcription neuronal NeuroD1 peut convertir directement les cellules gliales en neurones dans le cerveau de souris. Cependant, la plupart des essais cliniques portant sur l’AVC ont échoué au cours des dernières décennies.

 

La conversion glie-neurone in vivo : l’équipe chinoise a entrepris de la tester chez les primates non humains.

  • L’équipe établit d’abord un modèle d'AVC ischémique chez des singes macaques rhésus âgés de 9 à 21 ans ;
  • Une protéine, GFAP, est utilisée pour contrôler l'expression du facteur de transcription neuronal NeuroD1,
  • l'équipe démontre avec succès que les astrocytes réactifs causés par un AVC ischémique dans le cerveau de singe peuvent être efficacement convertis en neurones ;
  • elle observe que la densité neuronale dans les zones traitées par NeuroD1 est plus élevée que celle non traitée avec NeuroD1.
  • Un type d'interneurones, sensibles aux blessures causées par l’AVC, se trouve significativement protégé par le traitement NeuroD1 ;
  • la neuro-inflammation est également considérablement réduite.

 

Des implications considérables : en effet la conversion astrocyte-neurone in vivo ne permet pas seulement de régénérer de nouveaux neurones, mais protège également les neurones blessés des dommages, empêchant de nouvelles pertes neuronales. Ces effets à la fois de neurorégénération et de neuroprotection pourraient changer la donne pour la réparation du cerveau.

 

Une thérapie génique unique : la thérapie utilise des vecteurs de virus adéno-associés (AAV) pour délivrer le transgène NeuroD1 par injection intracrânienne directe dans la région ischémique du cerveau. Les chercheurs nomment cette thérapie :

« thérapie génique neurorégénérative ».

 

"L'étude ouvre ainsi l’espoir d’une thérapie génique neurorégénérative pour réparer les cerveaux endommagés des millions de patients souffrant d’AVC et d’autres troubles neurologiques », concluent les auteurs.


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