CANCER de la PROSTATE : Et si on passait au dépistage génétique ?
C’est la toute première étude, britannique, à démontrer la faisabilité du dépistage génétique du cancer de la prostate. Réalisable au cabinet du médecin généraliste, ce test de salive pourrait être efficace pour détecter les cas de cancer non diagnostiqués. Des conclusions publiées à l’occasion de l’ASCO virtuelle (American Society of Clinical Oncology) 2020 qui pourrait révolutionner le dépistage du cancer de la prostate.
Â
Le test salivaire attribue un code-barres correspondant au score de risque génétique de cancer de la prostate, basé sur les 130 changements d'ADN connus comme associés à la maladie. Cette étude montre que ce dépistage en population générale est sûr, praticable et capable d’identifier de nouveaux cancers de la prostate chez plus d'un tiers des hommes apparemment en bonne santé qui présentent les niveaux les plus élevés de risque héréditaire.
Un test génétique salivaire plutôt que le test PSA ?
On connait les limites du test PSA et l’on sait qu’un diagnostic plus précoce et plus rapide est souvent la clé du succès du traitement du cancer. L'utilisation du dépistage génétique pour les hommes les plus à risque de cancer de la prostate montre ici une augmentation des chances de pouvoir traiter la maladie avec succès à un stade plus précoce, avec moins de procédures invasives et moins d'effets secondaires à long terme.
Pour cette étude, l'Institute of Cancer Research de Londres et le NHS Foundation Trust ont travaillé avec des médecins généralistes pour inviter 307 hommes en bonne santé, âgés de 55 à 69 ans, à participer à ce dépistage. Les chercheurs ont collecté de l'ADN à partir d'échantillons de salive et ont examiné plus de 130 changements génétiques qui peuvent influencer le risque de développer un cancer de la prostate. Les scientifiques ont combiné les effets des changements génétiques pour attribuer à chaque homme un score de risque global. Les participants ont pu ainsi être répartis par niveau de risque génétique.
Â
Les participants situés dans les 10% à risque le plus élevé, soit 26 sur 307 ont été sélectionnés pour un dépistage plus approfondi, via une biopsie et une IRM, et 7 ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate. A la fois la bonne observance du protocole de la part des participants et les résultats obtenus suggèrent que ce mode de dépistage est pourrait être reproduit à plus grande échelle et est possible en population générale. Le dépistage a permis de mieux gérer les cancers en fonction de leur agressivité chez ces patients à score génétique très élevé : les 7 cancers de la prostate se sont en effet avérés être gérables par une surveillance active, avec un score moyen d'antigène prostatique spécifique (PSA) de 1,8.
Â
Une étude pilote complète, appelée BARCODE1, va suivre, auprès cette fois de 5.000 patients testés dans 70 cabinets de médecins généralistes. L’objectif est d’obtenir une réponse définitive sur le rôle possible du dépistage génétique pour améliorer la détection du cancer de la prostate. Les chercheurs suggèrent en effet que le dépistage génétique pourrait détecter les cancers agressifs plus efficacement que les tests PSA.
Â
« Le risque de cancer de la prostate d'un homme est déterminé en partie par la combinaison d'au moins 170 changements génétiques différents. Notre étude pilote qui a évalué le risque génétique en testant plus de 130 changements génétiques montre que le code-barres ou score génétique permet d’identifier en toute sécurité et efficacement ceux qui présentent le risque de cancer de la prostate le plus élevé, afin de les orienter vers les examens et les contrôles nécessaires ».
Autres actualités sur le même thème
-
INNOVATION : Des nanofibres pour la cicatrisation ou le traitement des cancers
Actualité publiée il y a 5 années 1 mois -
CANCER de la PROSTATE: Le flair du chien ne laisse rien passer
Actualité publiée il y a 9 années 8 mois -
MÉLANOME : Le test sanguin qui suit la réponse au traitement
Actualité publiée il y a 3 années 10 mois -
ALLAITEMENT MATERNEL: Il réduit bien le risque de cancer du sein
Actualité publiée il y a 9 années 2 mois