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CANCER de la PROSTATE : Le test sanguin qui prédit la résistance de la tumeur

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 3 semaines
European Urology
Ce test sanguin peut prédire la résistance tumorale prostatique face aux principaux anticancéreux

Un simple test sanguin pour prédire la résistance tumorale prostatique face aux principaux anticancéreux, c’est le développement proposé par cette équipe de la Technical University of Munich (TUM). La cible, des variants des récepteurs de testostérone de la tumeur, fréquemment à l’origine de cette résistance ou de l’inefficacité des inhibiteurs de la biosynthèse des androgènes. Ce nouveau test qui mesure les niveaux du variant le plus courant, AR-V7 dans le sang, présenté dans la revue European Urology, se montre ici capable de prédire avec précision si oui ou non une résistance contre les 2 médicaments abiratérone ou enzalutamide, est présente chez un patient.

Lorsque les bactéries développent une résistance aux antibiotiques, le traitement par antibiotique devient inefficace. De la même manière, les cellules tumorales peuvent évoluer pour devenir résistantes à des médicaments spécifiques. Il est clair que pour les patients atteints de cancer et leurs médecins, il est vital de prédire ou de détecter cette résistance le plus tôt possible. Ce nouveau test sanguin développé par des chercheurs de l'Université technique de Munich permet justement de prédire la résistance aux médicaments chez les patients atteints d'un cancer avancé de la prostate.

 

Pour croître, les cellules de cancer de la prostate ont besoin de l'hormone androgène : la testostérone. Elles possèdent un récepteur auquel la testostérone se lie et signale ensuite aux cellules cancéreuses de se diviser et de se développer. Si une tumeur prostatique a déjà atteint une certaine taille et a commencé à se propager dans le corps, les médicaments (ex : l'abiratérone et l'enzalutamide) vont chercher à bloquer sa croissance à la source, en ciblant les récepteurs de cellules tumorales pour empêcher la testostérone de se lier, ou encore chercher à bloquer toute la production de testostérone.

 

A la recherche de cellules tumorales résistantes : au cours du traitement, cependant, certaines cellules tumorales développent une résistance à ces médicaments et continuent de croître et de métastaser. C’est notamment le cas lorsque les récepteurs de testostérone de la tumeur ont changé de structure et que la nouvelle variante continue alors de signaler aux cellules cancéreuses de poursuivre leur division et leur propagation. La variante de récepteur la plus fréquente chez les patients est AR-V7. En détectant à l'avance si une tumeur a développé des cellules avec ce récepteur AR-V7, les scientifiques sont alors capables de prévoir la résistance tumorale et d’éviter au patient un traitement inefficace.

 

Une preuve de concept du nouveau test sanguin : si jusqu'à présent, les tests sanguins utilisés pour détecter les cellules tumorales de la prostate recherchaient des structures de surface spécifiques sur les cellules, le nouveau test va directement mesurer de manière fiable, rapide et peu coûteuse la présence du récepteur modifié AR-V7 à un stade précoce. C’est donc une alternative prometteuse : car s’il détecte des niveaux élevés d'ARN AR-V7 dans le sang, cela signifie que le patient a déjà développé des cellules tumorales résistantes au traitement par l'abiratérone et l'enzalutamide. De plus, précisent les chercheurs dans leur communiqué, « comme l'ARN AR-V7 est présent dans toutes les cellules tumorales qui possèdent les récepteurs résistants, cela signifie qu'aucune cellule tumorale ne passe à travers ». Utilisé sur des échantillons de sang de 85 patients présentant des stades avancés du cancer de la prostate, les chercheurs constatent qu'environ 20% des patients présentent des niveaux élevés d'ARN AR-V7 dans le sang, soit de grandes quantités de cellules tumorales résistantes. Et ce sont ces mêmes patients qui n'ont pas répondu au traitement.

 

La prochaine étape consistera à améliorer encore le test et à comparer son efficacité à celle des méthodes diagnostiques existantes en utilisant un échantillon plus vaste de patients. Avec pour objectif, son utilisation en routine clinique pour les patients atteints de cancer de la prostate.


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