CANCER de l'OVAIRE: 2 signatures génétiques, 2 pronostics

L’identification de 2 signatures génétiques distinctes permettra désormais de détecter les tumeurs du cancer de l’ovaire à meilleur pronostic ou bien, à risque élevé de croissance tumorale. C’est la découverte d’une équipe de l’Institut Curie, dirigée par le Dr. Fatima Mechta-Grigoriou, qui va permettre de développer un test permettant de qualifier la tumeur et de personnaliser le traitement en fonction de la nature de la tumeur. Des conclusions, françaises, relayées dans l’édition en ligne du 20 novembre de la revue Nature Medicine, d’autant plus importantes que le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé.
L'équipe a concentré son étude sur le stress oxydatif et une signature du stress oxydatif, une famille de microARN (miR200a) corrélée non seulement avec le développement de la tumeur (tumorigenèse) mais aussi une meilleure survie des patients en réponse au traitement (chimiosensibilité). MiR-200a dans le stress pouvait ainsi être un marqueur prédictif de l'issue clinique d'un cancer de l'ovaire. L'équipe a, avec ses recherches, mis en évidence, sur l'animal, dans les cancers de l'ovaire, deux signatures moléculaires, qui permettent d'émettre un pronostique sur l'évolution de la maladie. Deux signatures moléculaires possibles ont été identifiées, la signature « stress oxydant » ou la signature « fibrose ».

Qu'est-ce que le stress oxydant ? Des dérivés de l'oxygène, produits par la respiration, qui peuvent agresser la cellule. Les chercheurs expliquent que lorsque les cellules ne disposent pas de ressources anti-oxydantes suffisantes, le stress oxydatif provoque des altérations, favorisant le développement des cancers. Ainsi, sur l'animal, les chercheurs démontrent que l'existence de la signature « stress oxydant » est liée non seulement à une croissance tumorale accélérée mais aussi une meilleure réponse au traitement. Les cellules tumorales souffrant d'un stress oxydant se multiplient très vite, mais elles succombent aussi plus vite « à certaines chimiothérapies, notamment le paclitaxel et ses dérivés», précise Fatima Mechta-Grigoriou (Photo ci-contre).
La fibrose est le résultat d'une modification de certaines propriétés des cellules cancéreuses, augmentant leur capacité à migrer. La signature fibrose est donc associée à la dissémination métastatique.
La signature stress oxydant est donc de meilleur pronostic que la signature fibrose.
Ces deux signatures permettent d'identifier les tumeurs plus sensibles au traitement (stress oxydant) ou à risque élevé de progression (fibrose) et de pouvoir adapter le traitement selon la signature moléculaire identifiée.
A partir de cette découverte, les chercheurs travaillent au développement d'un test permettant de caractériser chaque cancer de l'ovaire pour pouvoir adapter la prise en charge thérapeutique.
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