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CANCER du SEIN : Mal suivre son traitement accroît de 20% le risque de décès

Actualité publiée il y a 11 années 7 mois 3 semaines
British Journal of Cancer

10 ans de tamoxifène, et non 5, peuvent réduire de moitié le risque de décès de cancer du sein, ont déjà suggéré deux études consécutives dans The Lancet, favorables à des durées de traitement prolongées. Cette nouvelle étude publiée dans l’édition du 21 mars du British Journal of Cancer alerte sur l’observance des femmes qui se dégrade au fil du temps. Ainsi, à la 5ème année de traitement, seules 50% des patientes vont « suivre » correctement leur traitement. Conséquence, un risque accru de 20% de décès toutes causes confondues.

L'hormonothérapie avec des traitements comme le tamoxifène et les inhibiteurs de l'aromatase est généralement prescrite aux femmes atteintes de cancers du sein positifs aux récepteurs des œstrogènes. L'hormonothérapie empêche l'œstrogène de stimuler les cellules cancéreuses du sein et permet également de réduire le risque de récidive du cancer du sein. Le tamoxifène a ainsi déjà démontré sa capacité à réduire le risque de mortalité chez ces femmes, que e soit avant ou juste après la ménopause. Les inhibiteurs de l'aromatase sont utilisés chez les femmes qui ont passé la ménopause. Ces traitements sont prescrits généralement sur 5 ans. Mais ici les chercheurs des universités de Dundee et de Glasgow constatent que si durant première année, 90% des patientes suivent leur traitement, 4 ans plus tard, elles ne sont plus qu'une sur deux. Pourquoi ? En cause, les effets secondaires souvent difficiles à supporter, comme les bouffées de chaleur et les sueurs, le gain de poids et la nausée.


Les chercheurs ont mené une étude rétrospective de cohorte auprès de 3.361 patientes qui avaient reçu un diagnostic de cancer du sein entre 1993 et ​​2008, et évalué d'une part leurs prescription, d'autre part leur observance du traitement. 85% des participantes avaient reçu du tamoxifène, 15% des inhibiteurs de l'aromatase. Ces femmes ont été suivies pendant plus de 4 ans, 36% sont décédées durant l'étude.

Première constatation, l'observance du traitement décline au fil des ans :

· 90% la première année,

· 82% la deuxième année,

· 77% la troisième,

· 59% la 4è,

· 51% la 5è.

Seconde constatation, le taux de décès augmente avec la baisse de l'observance :

· Les patientes à faible observance durant les 5 années de traitement (Suivi du traitement moins de 80% du temps) présentent un risque accru de décès toutes causes confondues associé à un risque accru de récidive du cancer du sein.

· Les patientes à bonne observance (Suivi du traitement > 80% du temps), mais qui ont cessé de prendre leur traitement au bout de 3 ans ou moins présentent également un risque accru de décès toutes causes confondues, des décès liés, à la fois, au cancer du sein « en cours » et à la récidive du cancer du sein.

· Après ajustement pour les autres facteurs de mortalité (âge, stade de la tumeur), les chercheurs constatent qu'une faible observance est associée à un risque accru de 20% de décès toutes causes confondues, vs les femmes ayant une observance élevée (RR : 1,20 IC : 95 % de 1,03 à 1,40).Conclusion, une faible observance à l'hormonothérapie après la chirurgie augmente le risque de décès toutes causes confondues.

Source: British Journal of Cancer online March 21 2013 doi: 10.1038/bjc.2013.116 Cohort study of adherence to adjuvant endocrine therapy, breast cancer recurrence and mortality (Visuel NIH)

Lire aussi: CANCER du SEIN: 10 années de tamoxifène doublent le taux de survie –

TAMOXIFÈNE et CANCER du SEIN: Réduction de moitié des récidives confirmée -


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