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CANCER : Pourquoi le stress est l’ennemi, et la vitamine C l’allié

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 2 semaines
Journal of Clinical Investigation
L'étude confirme l’impact majeur, déjà documenté, du stress chronique sur le développement du cancer mais identifient aussi la vitamine C comme traitement possible.

Cette équipe de l'Université de l'Illinois révèle comment le stress chronique favorise le cancer : l'épinéphrine déclenche une cascade de réactions favorisant la propagation du cancer chez l’animal, ici modèle de cancer du sein et souffrant de stress chronique. Ces travaux, présentés dans le Journal of Clinical Investigation, confirment l’impact majeur, déjà documenté, du stress chronique sur le développement du cancer mais identifient aussi la vitamine C comme traitement possible.

 

"Cancer", une maladie qui évoque la peur et l’anxiété. Dès l’annonce du diagnostic, la plupart des patients subissent un stress chronique, et certains développent une dépression. Des études ont déjà démontré, chez l’Homme comme chez l’animal, que le stress peut exacerber la progression du cancer. Cette étude contribue à expliquer pourquoi.

 

Stress chronique, changements d'humeur et croissance accrue des cellules souches du cancer : lorsque l’équipe induit un stress chronique chez des souris en les plaçant dans de petits enclos qui limitent leurs mouvements, puis leur inocule des cellules de cancer du sein humaines, les souris soumises à un stress chronique présentent des changements comportementaux similaires à l'anxiété et la dépression, mais également des tumeurs plus grosses, à croissance plus rapide et plus de cellules souches cancéreuses -que les souris placées dans des conditions de vie non stressantes. Les chercheurs démontrent aussi les effets du stress chronique sur la croissance des cellules souches du cancer, ce qui constitue une « nouveauté » par rapport à de précédentes recherches et n’est pas sans implication : l’auteur principal de l’étude, Keith Kelley, professeur émérite du département des sciences de l'Université de l'Illinois souligne en effet que « tuer toutes les cellules dans une tumeur n’est pas suffisant si les cellules souches, ou cellules mères, ne sont pas éliminées".

 

L'épinéphrine, une hormone du stress, est au cœur de ce processus : l’hormone déclenche une cascade de réactions biochimiques qui favorisent la croissance et la propagation du cancer. Plusieurs sources de données conduisent les scientifiques à identifier l’épinéphrine, l’une des principales hormones de stress du corps, comme une hormone clé de cette progression du cancer : premièrement, les niveaux d'épinéphrine s’avèrent significativement élevés chez les souris soumises à un stress. Ensuite, chez les souris stressées qui reçoivent un traitement pour inactiver un récepteur de l’épinéphrine, les tumeurs sont significativement plus petites et les cellules souches cancéreuses moins nombreuses.

 

Quels fondements biochimiques sous-jacents ? Lorsque l'épinéphrine se lie à l'un de ses deux récepteurs, elle élève les niveaux d'une enzyme appelée lactate déshydrogénase. Dans des situations normales, cette enzyme fournit une énergie rapide aux muscles et produit du lactate en tant que sous-produit. Mais les cellules cancéreuses ont besoin de lactate pour avoir de l'énergie. Ces quantités excessives de lactate déshydrogénase chez les patients souffrant de stress chronique, activent les gènes cancérigènes et favorise la prolifération des cellules cancéreuses.

 

La validation chez l’Homme : Lorsque les scientifiques suivent 83 patientes atteintes d'un cancer du sein, ils constatent que les patientes présentant un taux élevé d'épinéphrine sérique ont une survie globale significativement plus faible que les patientes présentant un faible taux d'épinéphrine.

Une meilleure compréhension de la biochimie sous-jacente à l’effet du stress sur la croissance des cellules cancéreuses pourrait en effet conduire à des interventions médicamenteuses mieux ciblées. « Quand on pense au stress, on pense surtout à l’action de l’hormone cortisol de suppression du système immunitaire. Mais ici, c’est une nouvelle voie qui est documentée avec cette action de épinéphrine, qui à des niveaux élevés, favorise la progression du cancer en agissant notamment sur les cellules souches du cancer.

 

Plusieurs traitements, dont la vitamine C, peuvent inhiber ce sous-produit de l’épinéphrine, le lactate déshydrogénase. Lorsque la vitamine C est injectée à des souris stressées, les tumeurs diminuent...Alors que les scientifiques soupçonnent ce potentiel anticancéreux de la vitamine C depuis des décennies, cette étude apporte une nouvelle compréhension de l'action de la vitamine C dans les voies biochimiques pertinentes chez les patients atteints d'un cancer et souffrant de stress chronique.

La vitamine C pourrait ainsi être un agent thérapeutique novateur et efficace pour cibler le cancer chez les patients souffrant de stress chronique.

 


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