CANCERS et BIOPSIE LIQUIDE : Le regard non invasif sur la réponse au traitement
Sang, salive, LCR, retour sur la biopsie liquide qui offre une alternative non invasive et facilement praticable dans le diagnostic et le suivi des tumeurs, en particulier de celles qui sont difficiles à atteindre par une biopsie tissulaire. Cette étude du Massachusetts General Hospital Cancer Center (Boston) présentée lors du 19ème Congrès mondial sur le cancer gastro-intestinal ESMO, confirme le grand intérêt des biopsies liquides ici par l’analyse du sang, qui vont détecter l'ADN tumoral circulant (ADNc) et offrir ainsi un outil de surveillance de l’efficacité du traitement. Un bon point bien sûr pour les décisions thérapeutiques à venir et pour un traitement toujours mieux personnalisé.
Pourquoi un traitement contre le cancer perd son efficacité, est la question qui préoccupe tous les patients et leur médecin. Mais évaluer les progrès de la lutte contre les tumeurs d'un médicament n'est pas facile et nécessite généralement des biopsies invasives et autres analyses coûteuses et pénibles. La biopsie liquide fait à coup sûr partie des grands axes de progrès dans la gestion des cancers. Praticable sur le plasma sanguin, le liquide céphalo-rachidien ou même la salive, et bien évidemment non invasive au contraire de la biopsie de tissus tumoraux, la biopsie liquide permet d’analyser métabolites et mutations dans le diagnostic de tumeurs difficiles à atteindre, comme les cancers du cerveau par exemple ou des cancers gastro-intestinaux. C’est l’objet de cette étude qui confirme que l'intégration de biopsies liquides régulières dans les soins de routine des patients atteints est réalisable et très bénéfique.
La technologie peut précisément aider les cliniciens à comprendre le cours de la maladie chez chaque patient et d’adapter les traitements et les soins en fonction d’une biologie spécifique de la maladie, explique l’auteur principal, le Dr Aparna Parikh, du MGH. Au-delà du caractère non invasif, par rapport aux biopsies tissulaires standard, qui peuvent être difficiles à réaliser, son étude montre que les biopsies liquides fournissent en effet plus d'informations. L'étude menée chez près de 40 patients atteints de diverses formes de cancers gastro-intestinaux (GI), qui avaient initialement répondu à la thérapie, mais dont la tumeur était devenue résistante, montre que les biopsies liquides ont permis d’identifier une ou plusieurs mutations chez 31 des patients, dont une grande partie n’avait pas été identifiée via la biopsie traditionnelle. L'identification de ces mutations spécifiques responsables de la résistance au traitement a permis d’aider les cliniciens à prendre les bonnes décisions thérapeutiques.
Les biopsies liquides font leurs preuves au fil des études mais restent peu utilisées en routine clinique. « Pourtant, nous montrons que cette approche est possible dans de nombreux cancers GI. La prochaine étape sera donc de préciser les bonnes pratiques afin d’aider les cliniciens à comprendre non seulement l’utilité de la biopsie liquide mais aussi ses limites ». Des progrès qui vont permettre aux médecins de mieux individualiser le traitement, en fonction des résultats.
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