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CANNABIS: 100 fois moins mortel que l'alcool

Actualité publiée il y a 9 années 8 mois 3 semaines
Scientific Reports

Alcool et tabac : risque élevé, cannabis : risque faible dit en substance cette très sérieuse étude, présentée dans les Scientific Reports, est un véritable plaidoyer pour la légalisation du cannabis. Certes, ce n’est sans doute pas une raison pour en consommer ou en consommer plus, mais ces résultats viennent confirmer que le cannabis est bien plus sûr que l'alcool, et pourrait, a minima, être réglementé idem.


Les chercheurs Dirk W. Lachenmeiera et Jürgen Rehm de l'Université de Dresde (Allemagne) et du Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) de Toronto (Canada) ont évalué le risque de décès lié à 7 substances licites et illicites en rapprochant les quantités nécessaires pour entraîner le décès de la consommation habituelle ou moyenne des usagers. Précisément, les chercheurs ont utilisé « la marge d'exposition » définie comme le rapport entre le seuil toxicologique (dose de référence) et la consommation moyenne humaine estimée. Les valeurs de doses de référence allaient ainsi de 2 mg / kg de poids corporel pour l'héroïne à 531 mg / kg de poids corporel pour l'alcool (éthanol).

Sur la base de ce ratio, l'alcool apparaît de loin comme la substance la plus meurtrière avec le plus petit écart entre l'exposition individuelle moyenne et la dose mortelle. En revanche, le cannabis est la seule substance à tomber, sur la base de la même méthode, dans la catégorie « faible risque ». Bref, le cannabis ne tue pas.

Le cannabis, 114 fois moins mortel que l'alcool :

· Si les 4 substances alcool, nicotine, cocaïne et héroïne entrent dans la catégorie «risque élevé» avec une marge d'exposition<10,

· les autres substances –hors cannabis- dans la catégorie « à risque » avec une marge d'exposition<100.

· En population générale (tenant compte de la prévalence), expliquent les auteurs, seul l'alcool serait « à risque élevé », le tabac, « à risque », alors que les autres substances, opiacés, cocaïne, amphétamines, ecstasy, et benzodiazépines présenteraient une marge d'exposition > 100, le cannabis > 10000 (Voir Schéma ci-contre)

Enfin, les chercheurs précisent qu'une grande partie du préjudice causé par la consommation de certaines drogues n'est pas liée directement à la consommation, mais aux conditions environnementales de la consommation : Ainsi, pour l'héroïne, les risques liés à des aiguilles souillées.

Une toute nouvelle approche du risque : Les auteurs soulignent que, jusqu'ici les méthodes les plus courantes reposent sur le classement de groupes d'experts sur la base d'indicateurs des effets néfastes, comme la toxicité aiguë et chronique, la puissance addictive et les dommages sociaux, par exemple, qui, finalement reposent aussi sur des jugements de valeur. Ici, l'objectif est bien de fournir une évaluation comparative des risques des différentes substances à l'aide d'une nouvelle méthodologie d'évaluation des risques basée sur la «marge d'exposition». Cette approche apporte une photographie comparative objective et devrait permettre, hors jugements ou valeurs politiques, de prioriser les actions de gestion des risques.

Enfin, on rappellera –tout de même- les multiples études démontrant les risques liés à la consommation de cannabis à l'adolescence, alors que le développement du cerveau n'est pas achevé. Mais on retiendra aussi que, contrairement à l'alcool ou au tabac, le cannabis « ne tue pas ». Il faudrait en effet plus de cannabis que quiconque peut en fumer pour que sa consommation soit mortelle, soit 20 000 à 40 000 fois plus que la quantité contenue dans un joint. En revanche, boire 15 shots en quelques heures c'est possible et c'est fatal.

Source: Scientific Reports 2015 Jan 30 doi: 10.1038/srep08126 Comparative risk assessment of alcohol, tobacco, cannabis and other illicit drugs using the margin of exposure approach

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