CANNABIS : Le plus tard sera le mieux pour le cerveau
C’est très probablement l’effet néfaste majeur du cannais « universellement » reconnu, celui d’une exposition précoce sur le développement du cerveau. Cette étude de l’Université de Montréal (UdM) confirme ainsi qu’une expérimentation plus tardive du cannabis est préférable chez les jeunes, car elle limite les effets négatifs sur les capacités cognitives des adolescents. Ainsi, selon les conclusions présentées dans la revue Development and Psychopathology, le cannabis aurait beaucoup moins d’effets nocifs en cas d’expérimentation après l’âge de 17 ans.
L'équipe canadienne a mené cette étude avec 294 garçons adolescents, issus des quartiers les plus défavorisés de la ville et participant à l'Étude longitudinale et expérimentale de Montréal. Les adolescents ont effectué des tests cognitifs à l'âge de 13, 14 et 20 ans et ont répondu à un questionnaire une fois par an, de 13 ans à 17 ans, puis à 20 ans.
-Entre 13 et 17 ans, 43% déclarent avoir fumé du cannabis à un moment donné, la plupart à quelques occasions dans l'année.
-A 20 ans, 51 % rapportent consommer encore du cannabis.
-Les adolescents qui avaient expérimenté plus tôt le cannabis, soit dès l'âge 14 ans, présentent une mauvaise mémoire à court terme et une mauvaise mémoire de travail, en dépit de bonnes aptitudes verbales, à l'âge de 20 ans.
Expérimentation précoce et difficultés verbales et cognitives tardives : l'étude suggère à nouveau, que fumer du cannabis pendant l'adolescence est associé à des difficultés verbales et cognitives tardives, dont, en particulier une difficulté d'apprentissage par l'erreur, et que ces capacités sont moindres chez les adolescents qui ont commencé à fumer plus tôt. L'expérimentation précoce du cannabis s'avère également associée ici à un taux supérieur d'abandon et d'échec scolaires qui contribue à expliquer un déclin des aptitudes verbales.
Exclusion sociale ou effet neurotoxique ? Pour la première fois, une recherche contribue à expliquer certains déficits cognitifs (ici de l'expression verbale) non pas par des effets neurotoxiques du cannabis sur le cerveau, mais plutôt comme le fruit d'un mécanisme d'exclusion scolaire et sociale. Alors que l'étude n'établit de liens entre la consommation de cannabis et les lésions cérébrales que pour le quotient intellectuel verbal et certaines aptitudes cognitives liées aux régions frontales du cerveau, en particulier l'apprentissage par l'essai et l'erreur, l'auteur principal de l'étude, Natalie Castellanos Ryan, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal conclut que « les déclins cognitifs associés au cannabis semblent n'être ni généralisés ni répandus ». L'auteur suggère de ne pas exagérer les effets nocifs du cannabis mais d'en retarder autant que possible l'expérimentation chez les jeunes.
29 December 2016 DOI: 10.1017/S0954579416001280 Adolescent cannabis use, change in neurocognitive function, and high-school graduation: A longitudinal study from early adolescence to young adulthood
Lire aussi :
CANNABIS : Un état de la preuve scientifique sur ses risques comme sur ses bénéfices –
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CANNABIS: Une explication cérébrale à l'exclusion sociale? – Et plus de 100 études sur le Cannabis
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