CENTENAIRES: Existe-t-il un génotype de la longévité?
Les génomes des personnes les plus âgées au monde viennent d’être séquencés, décryptés, analysés, et, pour servir la science, publiés. Cependant les chercheurs de Stanford restent incapables d’identifier une configuration génétique associée de manière significative et spécifique avec une extrême longévité. Ces nouvelles conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, peuvent sembler décevantes. En même temps, elles confirment la complexité des multiples facteurs et combinaisons de facteurs environnementaux, comme génétiques qui peuvent favoriser une longévité extrême. Enfin, le mystère est préservé.
Des études ont pourtant évoqué des composantes génétiques fortes de la longévité. Le gène Klotho, par exemple, probablement l'un des plus connus, dont l'activation est favorisée par l'hydrogène sulfuré et qui pourrait prolonger la durée de vie par le biais d'un certain nombre de voies différentes, dont certaines favorisent la production d'antioxydants endogènes. Par ailleurs, Klotho a aussi révélé ses bénéfices sur certaines capacités cérébrales, comme la pensée, l'apprentissage et la mémoire, Les gènes ou protéines sirtuines, dont SIRT1 une enzyme considéré comme un agent régulateur de la vie et par ses interactions avec klotho, justement, dont l'implication dans la reprogrammation cellulaire et l'activité anti-vieillissement a également été documentée. Il y a eu aussi ce gène du récepteur de la dopamine, DRD4, dont une variante est lié à la fois à une personnalité plus active et associé à une vie plus longue. Cette variante est identifiée à des taux bien plus élevés chez les personnes de plus de 90 ans.
Pourtant, cette étude par séquençage du génome entier de 17 super-centenaires âgés de plus de 110 ans, volontaires parmi les 64 super-centenaires vivant dans le monde, qui a cherché à décrypter la base génétique sous-jacente de la longévité humaine extrême fait choux blanc.
Certes, par la force des choses, l'échantillon est réduit, mais les chercheurs ont été incapables de trouver des variantes rares associées à l'extrême longévité en comparaison de génomes de témoins.
Tout autant porteurs de gènes de maladies ? Un des participants super-centenaire porte cependant une variante associée à une maladie du cœur, qui semble donc sans effet sur sa santé. Ce résultat n'est pas sans rappeler cette autre étude d'une équipe internationale de chercheurs de l'Université de Boston, de l'université de Floride et du Scripps Research Institute, présentée en 2012 dans la revue Frontiers in Genetics qui montrait –sur 2 participants centenaires- que si ces centenaires sont porteurs d'autant de gènes associés aux maladies que la population générale, ils présentent aussi des variants qui annulent les gènes « des maladies ».
Alors, aujourd'hui, si les auteurs n'identifient pas d'association significative avec la longévité extrême, la publication des génomes de centenaires qu'ils ont décryptés constitueront au moins des ressources précieuses pour de prochaines recherches sur la base génétique de la longévité et de la jouvence.
Source: PLoS ONE November 12, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0112430 Whole-Genome Sequencing of the World's Oldest People
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