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CICATRISATION: L'enzyme métalloprotéinase qui pourrait la booster

Actualité publiée il y a 10 années 1 mois 1 jour
Cell Reports

Cette protéine de signalisation clé pourrait, à un niveau très précis, contribuer à une cicatrisation plus rapide des plaies et représenter une nouvelle voie pour traiter les maladies inflammatoires, infectieuses et auto-immunes, selon cette étude menée par des chercheurs du Mount Sinai Hospital. La recherche, présentée dans la revue Cell Reports, révèle le rôle de signalisation spécifique de l’une des protéases intervenant dans la cicatrisation.

Les protéases sont des enzymes qui agissent sur les protéines en les décomposant en peptides et en acides aminés. Au cours de la cicatrisation, les métalloprotéinases matricielles (MMP) font partie des principales protéases qui vont agir sur différentes protéines de la matrice extracellulaire et du tissu conjonctif telles que le collagène, la gélatine, et l'élastine. Si les protéases jouent un rôle primordial dans la cicatrisation, à des niveaux trop élevés, elles peuvent entraîner des dommages à la matrice extracellulaire, aux facteurs de croissance et à leurs récepteurs, freiner ainsi la cicatrisation et même détruire les tissus sains.


L'étude révèle, qu'au-delà du rôle déjà connu de la famille MMP, l'une d'entre elles, la MMP-2, a un rôle de signalisation spécifique lié au système immunitaire humain, capable d'intégrer un sous-ensemble de cellules dans la réponse immunitaire ce qui va accélérer la cicatrisation dans certains cas, mais peut aggraver l'inflammation dans d'autres. Deux mécanismes contradictoires donc, dont pourraient tirer parti le développement de nouveaux médicaments, pour prévenir la croissance des tumeurs et la réponse dans les maladies auto-immunes, ou pour favoriser la cicatrisation.

Car ces différents mécanismes identifiés autour de MMP2 vont moduler la réponse du système immunitaire explique le Dr Nina Bhardwaj, professeur d'immunothérapie, de médecine, d'hématologie et d'oncologie au Cancer Center du Mount Sinaï. L'auteur rappelle que toute réponse immunitaire commence lorsqu'une cellule dendritique "avale" un morceau d'un agent pathogène ou envahisseur, reconnu par les lymphocytes B et T, les sentinelles du système immunitaire.

· MMP2 parfois déclencheur d'inflammation et de réponse auto-immune : Les cellules dendritiques exposées à la MMP-2 envoient des signaux qui vont modifier l'expression des gènes de telle manière qu'une protéine, appelée OX40L, sera surproduite. Or OX40L est une protéine de signalisation ou un type d'interrupteur qui va déclencher encore d'autres signaux qui vont inciter à la production d'un plus grand nombre de cellules immunitaires (TH2). Au-delà de leur efficacité immunitaire, les TH2 par différents processus peuvent aussi favoriser l'inflammation et participer au développement de maladies auto-immunes.

· MMP-2 est également surexprimée dans les tumeurs, où elle favorise la progression du cancer.

· Mais MMP2 est un booster de cicatrisation : Alors que les cellules TH2 contribuent également à la cicatrisation des plaies, car elles produisent des cytokines, qui luttent contre les infections et, finalement, favorisent la réparation des tissus, MMP-2 qui induit la production de TH2 est un agent favorable à la cicatrisation.

Ainsi, les chercheurs concluent que l'exploitation directe de la fonction de MMP-2 ou l'élaboration de molécules mimant sa fonction pourrait favoriser la cicatrisation et conduire au développement de nouveaux anti-inflammatoires.

Source: Cell Reports Dec 2014 DOI: org/10.1016/j.celrep.2014.10.067 Activation of Toll-like Receptor-2 by Endogenous Matrix Metalloproteinase-2 Modulates Dendritic-Cell-Mediated Inflammatory Responses (Vignette "expression of MMP2"@NIH)

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