INFECTIONS: Inactiver un gène pour stimuler le système immunitaire?
Cette étude menée par des chercheurs de l’Inserm (Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy) vient de mettre en évidence un gène, « Ncr1 » qui, muté, permet de stimuler les défenses immunitaires pour mieux lutter contre les tumeurs et les infections virales. Cette recherche, menée sur la souris, montre aussi que l’inactivation du gène rend nos cellules de défense, appelées Natural Killer (NK), hypersensibles aux signaux d'alerte envoyés par les cellules malades. C’est une nouvelle voie thérapeutique ouverte contre les infections, présentée dans l’édition du 20 janvier de la prestigieuse revue Science.
Le Pr Eric Vivier, auteur principal de l'étude, a créé, en 1995, le laboratoire « Cellules Natural Killer et immunité innée » qui travaille à décrypter les systèmes de détection et les mécanismes de tolérance des lymphocytes tueurs de l'immunité innée. L'équipe a contribué à élucider le rôle et le fonctionnement des cellules NK et plus largement les mécanismes moléculaires responsables de l'activation cellulaire. Ces nouvelles données vont permettre de mieux comprendre le fonctionnement de ces cellules-clés de l'immunité et d'espérer de pouvoir mieux réguler la fonction des cellules NK pour obtenir une réaction immunitaire optimale.
Attaqué par différents agents infectieux, microbes, virus…notre organisme active différentes cellules immunitaires, dont les cellules de l'immunité innée, qui progressivement, laissent la place aux lymphocytes mémoires B et T de l'immunité dite adaptative. Les cellules Natural Killer (NK) font partie de cette première ligne de défense de l'organisme. Elles sont capables de tuer sélectivement les cellules tumorales ou infectées en sécrétant des messagers chimiques, appelées cytokines, qui stimulent et orientent la réponse des lymphocytes B et T, explique le communiqué de l'Inserm.
Cette longue recherche génétique a permis aux chercheurs d'identifier le gène, Ncr1 dont l'inactivation induit une augmentation de la fonction des cellules NK (Voir visuel ci-contre), sur la souris. Ncr1, contribue à la fabrication du récepteur NKp46 présent à la surface des cellules NK et active les NK. Mais, curieusement, les cellules NK sont plus réactives sans ce récepteur, et donc plus efficaces lorsqu'elles rencontrent des agresseurs de l'organisme, explique le co-auteur, Sophie Ugolini. Lorsque les chercheurs bloquéent le récepteur NKp46 chez la souris, les cellules NK deviennent alors beaucoup plus efficaces.
L'équipe compte donc poursuivre ses recherches sur les mécanismes biologiques sous-jacents de l'immunité et de travailler en collaboration avec l'industrie biopharmaceutique et l'hôpital pour évaluer le potentiel médical de cette nouvelle voie thérapeutique.
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