CIGARETTES ÉLECTRONIQUES: Y-a-t-il risque d'e-tabagisme passif?
Quelles sont les substances inhalées, quels sont leurs effets, pour l'utilisateur et pour les autres? Cette étude publiée dans l’édition du 3 décembre de la revue scientifique Indoor Air, présentée à la 10è Réunion allemande for Tobacco Control, tente de faire la lumière sur les effets sanitaires de la cigarette électronique. Sans prétention d’évaluation toxicologique, cette étude n’écarte ni le risque pour l’utilisateur, ni le risque d’e-tabagisme passif.
Il y a de nombreux types d'e-cigarettes, elles ont néanmoins une chose en commun, contrairement aux cigarettes classiques qui ne cessent de produire de la fumée du tabac, elles ne libèrent leurs substances volatiles que lorsqu'elles sont allumées. L'étude allemande, signale que 2 millions de personnes en Allemagne se sont déjà tournées vers ce substitut et que la majorité de ces e-fumeurs le considèrent comme une alternative saine à la cigarette traditionnelle.
De récentes études ont néanmoins mis en garde contre des risques éventuels pour la santé, les autorités sanitaires également, arguant que les conséquences à long terme ne sont pas encore connues. En effectuant cette nouvelle étude, les chercheurs de l'Institut Fraunhofer (i.e. Fraunhofer Institute for Wood Research) ont souhaité rester objectifs dans ce contexte polémique et évaluer, aussi, les effets éventuels des e-cigarettes sur l'air ambiant et les voisins du fumeur.
Une e-cigarette se compose d'une batterie, d'un atomiseur, d'une bobine de chauffage et d'un réservoir pour les liquides utilisés pour la production de vapeur. Ces liquides sont chauffés dans l'atomiseur et vaporisés entre 65 et 120 degrés Celsius. L'utilisateur actionne le mécanisme soit en appuyant sur un bouton ou par aspiration. Des liquides avec ou sans nicotine et avec différents arômes sont aujourd'hui disponibles. Ils contiennent du propylène glycol, le solvant le plus couramment utilisé pour produire la fumée pendant l'expiration. Autre point notable, les substances vaporisées créent un halo de particules ultrafines qui deviennent encore plus fines une fois inhalées dans les poumons. Ces minuscules nano-gouttelettes se dispersent au fil du temps au contraire des rejets de combustion de particules solides (comme le tabac) qui peuvent rester dans l'air ambiant pendant un temps considérable, selon le Dr Tobias Schripp, co-auteur de l'étude.
Comparer la cigarette traditionnelle et la e-cigarette : Ces experts ont effectué une série de mesures pour analyser les émissions de composés organiques volatils (COV), les particules ultrafines de formaldéhyde ainsi que la quantité, la concentration et la distribution de ces particules. Ces tests ont été réalisés avec des volontaires en laboratoire de 8 m3 et les mesures avec cigarettes conventionnelles et e-cigarettes ont été comparées. Pour déterminer comment la distribution des particules se développe sur un certain nombre de minutes, et la quantité de propylèneglycol diffusée à plus long terme, la vapeur a été pompée dans une chambre de verre de 10 litres. Ces test ont été réalisés sur différents types de e-cigarette, tous contenant le même liquide.
Conclusions :
· En général, les émissions de COV et de particules ultrafines avec une e-cigarette sont inférieures à aux émissions d'une cigarette conventionnelle,
· les émissions de formaldéhyde provenant de la e-cigarette ne sont pas détectables par les chercheurs alors que les cigarettes classiques dépassent la valeur recommandée de 0,1 ppm (parties par million) pour la qualité de l'air intérieur dans les conditions d'essai données.
· Le propylène glycol, un agent irritant des voies respiratoires, libéré dans l'air par les cigarettes électroniques, est également souvent identifié comme additif dans le tabac,
· la cigarette électronique pollue moins l'air intérieur que la cigarette classique, mais elle n'est pas sans émissions, et « il semble raisonnable de supposer que les personnes exposées à la vapeur libérée subissent aussi une sorte de tabagisme passif.
· Enfin, dernier « danger », l'étiquetage des produits qui, dans de nombreux cas, ne fournit que des informations inexactes ou insuffisantes sur les liquides utilisés. En conséquence, les e-fumeurs n'ont souvent aucun moyen fiable de savoir quelles substances potentiellement nocives ils vont l'inhaler et exhaler.
Bref, si selon les auteurs eux-mêmes, l'étude n'a pas de prétention d'évaluation toxicologique, elle est loin de dédouaner la cigarette électronique.
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