DÉMENCE: Démarche ralentie, premier signe prédictif
Un test simple qui combine la vitesse de la marche et quelques données cognitives permet de détecter l’état de pré-démence, une condition qui affecte près d’une personne sur 10 âgée de 60 ans et plus. Ce nouveau test diagnostique du syndrome de risque de déficience cognitive et motrice (motoric cognitive risk syndrome : MCR), éprouvé ici par une équipe de l'Albert Einstein College of Medicine sur près de 27.000 participants âgés de 60 ans et plus, en provenance des 5 continents montre son efficacité dans la revue Neurology.
Le test, qui repose sur la mesure la vitesse de marche et quelques questions simples sur les capacités cognitives du patient, prend quelques secondes, n'est pas « technique » et à la portée de tous les professionnels et permet le diagnostic de démence dans les tout premiers stades de développement. Un point fort, alors que dans de nombreux contextes cliniques et communautaires, les professionnels n'ont pas forcément accès à des tests sur biomarqueurs, des tests cognitifs complexes ou aux techniques de neuro-imagerie.
Le Pr Joe Verghese, professeur de neurologie et chef de service gériatrie à l'Albert Einstein et auteur principal de l'étude explique que sa méthode d'évaluation, qui ne nécessite pas la présence d'un neurologue, pourrait permettre une détection élargie du risque et permettre de réaliser, à terme, des économies considérables de soins de santé.
Un test presque empirique… C'est en observant un très grand nombre de patients que les auteurs ont remarqué que lorsqu'une personne âgée marchait lentement, il y avait une grande probabilité de lenteur ou d'anormalité cognitive.
Mais vérifié chez 26.802 adultes, avec ou sans démence, âgés de 60 ans et plus et participant à 22 études dans 17 pays. L'analyse montre que,
· près de 10% de ces adultes âgés remplissent les critères du test,
· ce syndrome est plus fréquent
- chez les hommes,
- les personnes à faible niveau d'éducation,
· que remplir les critères du test est associé à un risque multiplié par 2 de développement de démence au cours des 12 années qui suivent.
La démarche lente seule n'est pas suffisante pour le diagnostic. En effet, ce critère pourrait être lié à une simple arthrite ou à des problèmes d'oreille interne par exemple. Un diagnostic (démarche lente + plaintes cognitives) doit pousser à rechercher les causes dont certaines, déjà connues pour interférer avec le flux sanguin vers le cerveau, peuvent être « récupérables », même partiellement (hypertension, tabagisme, hypercholestérolémie, obésité, diabète…). L'option thérapeutique majeure sera alors de supprimer ou réduire les facteurs évitables et de combiner un mode de vie plus sain aux thérapies cognitives stimulantes qui ont déjà fait leurs preuves contre la démence.
Source: Neurology July 2014; DOI: 10.1212/WNL.0000000000000717 Motoric cognitive risk syndrome: Multi-country prevalence and dementia risk (Visuel© Caroline Schrader - Fotolia.com)
Lire aussi: CARDIO et NEURO: Dis-moi à quelle vitesse tu marches, je te dirai quel est ton risque
Autres actualités sur le même thème
-
APPRENTISSAGE: Pourquoi la bonne réponse ne doit pas tomber «toute cuite»
Actualité publiée il y a 10 années 2 mois -
CAFÉINE : Elle améliore l'acuité et la vivacité
Actualité publiée il y a 2 années 10 mois -
L’EXERCICE confirmé comme le meilleur remède à l’anxiété
Actualité publiée il y a 3 années 3 semaines -
L'EXERCICE PHYSIQUE réduit de 60% le risque de chute avec fracture chez le patient âgé
Actualité publiée il y a 11 années 2 mois