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DÉPRESSION: Découverte d'un petit ARN responsable de grands effets

Actualité publiée il y a 8 années 3 mois 1 semaine
Neuropsychopharmacology

Cette étude américaine identifie in vivo, in vitro et sur le cerveau humain, un microARN, « miR-124-3p » au rôle clé dans la dépression majeure, un trouble qui affecte plus de 250 millions de personnes dans le monde et considéré comme seconde cause d’incapacité ...après la lombalgie. Cette découverte, présentée dans la revue Neuropsychopharmacology désigne ainsi une nouvelle cible thérapeutique prometteuse pour le développement de nouveaux médicaments mais aussi un biomarqueur pour le diagnostic précoce de la dépression.

Les chercheurs de l'Université d'Alabama à Birmingham constatent des niveaux plus élevés de ce microARN · dans le cerveau de rats modèle de dépression, · dans les cerveaux post-mortem d'humains diagnostiqués avec dépression, · et dans le sérum sanguin de patients vivant avec une dépression majeure. Les microARNs ou miARNs interagissent avec l'ARN messager après extraction du noyau de la cellule et interactions avec un groupe d'enzymes. Les miARNs sont donc des agents importants de la régulation des gènes dans les cellules. Les chercheurs rappellent qu'ainsi, dans le cerveau, sont à la manœuvre plus de 1.300 miARNs différents.


La même équipe avait déjà démontré qu'un ensemble de miARNs semblent régulés de manière coordonnée dans le cortex préfrontal du cerveau des patients dépressifs. Le cortex préfrontal, zone de contrôle de la fonction exécutive du cerveau, est impliqué de manière critique dans la réponse au stress, et la régulation des glandes endocrines connues sous le nom de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. La glande surrénale produit l'hormone de stress cortisol chez l'homme et la corticostérone chez les rongeurs. Ici, les chercheurs constatent, à nouveau, que des rats traités avec la corticostérone pour être modèles de dépression, présentent un dérèglement global de ce groupe de miARNs dans le cortex préfrontal : le miARN qui apparait le plus touché est le « miR-124-3p ».

Le rôle de miR-124-3p dans la pathogenèse de la dépression : les chercheurs ont donc voulu valider la pertinence de la responsabilité de miR-124-3p dans le développement de la dépression.

· Ils identifient en effet 8 gènes dont l'expression est influencée par miR-124-3p, 8 gènes déjà documentés comme critiques dans la physiologie du cerveau au cours du stress et de la dépression.

· Chez le rat : 4 de ces gènes cibles apparaissent significativement régulés à la baisse dans le cortex préfrontal de ces rats modèles de dépression, et ces niveaux sont inversement corrélés aux niveaux du miARN miR-124-3p.

· Sur des cultures de cellules de neuroblastome : une surexpression de miR-124-3p entraîne également une régulation négative significative pour 2 des 8 gènes cibles identifiés.

· Dans les neurones du cortex préfrontal de rats modèles de dépression, les niveaux de miR-124-3p influencent l'expression de 2 gènes cibles. Au final, miR-124-3p semble promouvoir des modifications épigénétiques par méthylation des gènes cibles identifiés.

· Enfin, sur les cerveaux post-mortem, les chercheurs constatent une augmentation significative de l'expression de miR-124-3p et cette surexpression semble réduire l'expression de 3 gènes cibles identifiés.

· Enfin, les niveaux de miR-124-3p sont significativement plus élevés dans le sérum des patients dépressifs, vs témoins sains.

En synthèse, la surexpression de miR-124-3p, chez des espèces différentes, ainsi que celle des gènes cibles de ce miARN participent au risque de développement de la dépression.


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