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DÉPRESSION : Les antidépresseurs réduisent aussi l’empathie

Actualité publiée il y a 5 années 3 mois 6 jours
Translational Psychiatry
Les antidépresseurs peuvent réduire l'empathie et plus précisément les réponses comportementales et neurales à la douleur des autres.

Certes, la conclusion peut sembler anodine en regard des effets bénéfiques possibles des antidépresseurs sur les symptômes handicapants de la dépression : cette étude de l’Université de Vienne, présentée dans la revue Translational Psychiatry, révèle comment les antidépresseurs peuvent réduire l'empathie et plus précisément les réponses comportementales et neurales à la douleur des autres.

 

La dépression est un trouble qui s'accompagne souvent de fortes altérations du fonctionnement social. Jusqu'à récemment, les chercheurs ont supposé que les épisodes de dépression aiguë affectent également l'empathie, une compétence essentielle pour la réussite des interactions sociales et la compréhension des autres. Cependant, les précédentes recherches ont principalement été menées auprès de patients sous antidépresseurs. Cette collaboration interdisciplinaire de neuroscientifiques sociaux, d’experts en neuroimagerie et de psychiatres, montre qu'un traitement antidépresseur peut entraîner une altération de l'empathie quant à la perception de la douleur des autres.

Quels sont les effets du traitement antidépresseur sur l'empathie ?

L’étude avait pour objectif de démêler les effets des épisodes dépressifs aigus et du traitement antidépresseur sur l'empathie. Les chercheurs ont recruté des patients souffrant de dépression aiguë non médicamentés et ont testé à 2 reprises leurs réponses empathiques à la douleur des autres : d’abord, lors d’un épisode dépressif aigu, c’est-à-dire avant qu’ils aient reçu leur traitement. Dans un second temps, après 3 mois de traitement par antidépresseurs (principalement des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Au cours des 2 séances, les patients ont subi une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) alors qu’ils visionnaient des vidéos de personnes subissant une intervention médicale douloureuse. Leur activité cérébrale et leur empathie autodéclarée ont été comparées à celles d'un groupe de témoins en bonne santé. Avant le traitement, les patients et les contrôles ont réagi de manière comparable.

 

Les antidépresseurs semblent réduire l’empathie : Après 3 mois de traitement antidépresseur, les patients traités signalent un niveau d'empathie plus faible et l'activation du cerveau est réduite dans les zones cérébrales associées à l'empathie.

 

Ainsi, si l'atténuation des émotions négatives, associée aux antidépresseurs permet probablement aux patients de récupérer plus facilement, le traitement semble également atténuer l‘empathie à l’égard de la douleur des autres. Les conséquences sociales du traitement restent donc à explorer, concluent les chercheurs.


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