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DÉVELOPPEMENT: Les cerveaux bilingues mieux équipés pour traiter les données

Actualité publiée il y a 9 années 10 mois 2 semaines
Brain and Language

Parler plusieurs langues permet d’entrainer son cerveau à passer « du feu vert au feu rouge » d’une langue à l’autre, expliquent ces auteurs de la Northwestern University dans la revue Brain and Language. Ainsi les enfants bilingues vont être capables de traiter l'information plus efficacement et plus facilement. Pourquoi ? Leur avantage, une co-activation des 2 langues (en même temps), qu'elles soient en cours d’utilisation ou pas, et un contrôle inhibiteur qui va permettre de sélectionner la langue appropriée.


Ainsi le cerveau bilingue active en permanence les deux langues quel que soit le choix de la langue explique le Dr Viorica Marian de la Northwestern University, auteur principal de l'étude. Le cerveau est ainsi constamment exercé et a moins d'effort à faire pour accomplir d'autres tâches cognitives.

Cette conclusion est issue de l'observation par 2 techniques, de jeunes participants bilingues vs unilingues, durant différentes tâches cognitives.

· Par l'eye-tracking, l'équipe avait déjà montré que lorsque de jeunes enfants bilingues entendent des mots dans une langue, ils fixent des yeux des images d'objets dont les noms sonnent de la même manière dans une autre langue connue.

· Via l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) de cerveaux de jeunes participants bilingues, qui permet de suivre le flux sanguin vers certaines zones du cerveau durant les différentes tâches cognitives, la nouvelle étude montre que certaines tâches demandent moins d'efforts aux bilingues. Dans une expérience, les participants étaient invités après avoir entendu un mot et s'être vus présenter des photos de 4 objets, à reconnaître l'image correspondant au mot et ignorer une autre des 4 images présentant un objet différent mais de même consonance. Les bilingues sont meilleurs à l'exercice et parviennent à mieux «filtrer» les mots concurrents de même consonance parce que leurs cerveaux sont déjà capables de gérer 2 langues et d'inhiber les mots non pertinents.

Ainsi, l'IRMf montre chez les monolingues plus d'activation dans les régions de contrôle inhibiteur que chez bilingues, suggérant un effort plus important pour accomplir la tâche.

D'autres avantages découlent de cette capacité à « co-activer » et à « inhiber » :

Ainsi de précédentes études ont souligné des avantages dans la vie de tous les jours, comme une meilleure capacité des enfants bilingues à se concentrer et à ignorer le bruit en classe.

Ce contrôle inhibiteur est une caractéristique clé de la cognition, rappelle l'auteur, car dans l'apprentissage, il s'agit de pouvoir se concentrer sur ce qui compte vraiment et ignorer ce qui n'importe pas.

Cette pratique en continu du contrôle inhibiteur pourrait aussi contribuer à expliquer pourquoi le bilinguisme est un facteur protecteur contre la maladie d'Alzheimer et la démence. Ainsi, une équipe de l'Université d'Edinbourg avait qualifié le bilinguisme comme le meilleur des entraînements cérébraux.

Utiliser une seconde langue apporte au cerveau un champ naturel d'exercice. Habitué à jongler en 2 langues, il lui en faut beaucoup plus pour se retrouver face à un « casse-tête ». Il faut enfin ajouter que l'auteur de l'étude est d'origine roumaine et parle aussi le russe parlant, l'anglais et avoue quelques bases en espagnol, en français et en néerlandais.

Source: Brain and Language 12 Nov, 2014 Bilingualism increases neural response consistency and attentional control: Evidence for sensory and cognitive coupling (Visuel © zphoto - Fotolia.com)

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