DIABÈTE: Type 1 ou 2, une faiblesse génétique des cellules bêta
C’est la découverte d'un lien inédit entre le diabète de type I et de type II par une équipe de l’Université de Montréal (UdeM) : une prédisposition génétique à avoir des cellules bêta fragiles. Une fragilité qui peut prédire le risque de développer un diabète, de type 1 ou de type 2. Ces travaux, présentés dans la revue Nature Genetics, identifient et précisent ce défaut génétique commun dans les cellules bêta, à l'origine des deux formes courantes du diabète. Une découverte importante qui permet de mieux comprendre « les » diabètes, et permettra de mieux détecter et traiter de manière plus ciblée.
400 millions de personnes vivent avec un diabète dans le monde, un diabète de type I, déclenché par une auto-immunité dès l'enfance ou un diabète de type II, causé par des troubles du métabolisme du foie. Chez les patients atteints d'un diabète de type I (DT1), c'est le système immunitaire qui tue les cellules bêta qui produisent l'insuline. Chez les patients atteints d'un diabète de type II (DT2), un dysfonctionnement du métabolisme empêche l'insuline d'agir sur le foie. Dans les deux cas, si le surplus de glucose dans le sang n'est pas traité, il peut entraîner la cécité, des maladies cardiovasculaires, la néphropathie diabétique, la neuropathie diabétique, et même la mort. S'il a souvent été question de ses facteurs environnementaux ou de mode de vie et de ses facteurs épigébétiques, le diabète a également des fondements génétiques importants. Cette étude fait précisément le lien entre « la génétique » et la survie des cellules bêta, qui fabriquent l'insuline, explique l'auteur, Sylvie Lesage, professeur agrégé à l'Université de Montréal. « Grâce à notre patrimoine génétique, certains d'entre nous ont des cellules bêta robustes et solides, tandis que d'autres ont des cellules bêta fragiles qui ne supportent pas le stress. Ce sont ces personnes-là qui contractent un diabète, qu'il soit de type I ou de type II, tandis que les autres, qui possèdent des cellules bêta plus solides, resteront en bonne santé, même s'ils souffrent d'auto-immunité ou de troubles du métabolisme du foie. » L'étude s'est penchée sur la manière dont les variations génétiques influent sur l'apparition du diabète et constate que certains facteurs génétiques altèrent les cellules bêta qui produisent l'insuline. Des souris possédant des cellules bêta fragiles développent rapidement le diabète dès que ces cellules bêta sont soumises à un stress cellulaire. Des souris aux cellules bêta robustes qui réparent normalement les dommages de l'ADN, ne développent pas la maladie, même si les îlots subissent un stress cellulaire important. Et les mêmes constatations valent sur des échantillons prélevés chez les patients diabétiques. Une prédisposition génétique à avoir des cellules bêta fragiles, prédictive de diabète : ces conclusions suggèrent un nouveau modèle pour tester les traitements du diabète de type II. Les traitements actuels du DT2 reposent sur l'amélioration de la réponse métabolique du foie à l'insuline. Ces médicaments antidiabétiques, combinés à des interventions axées sur le mode de vie, peuvent contrôler les premiers stades du DT2 en permettant à l'insuline d'agir à nouveau sur le foie. Toutefois, dans les stades avancés du DT2, la mort des cellules bêta signifie qu'il n'y a plus aucune production d'insuline. À ce stade, les médicaments antidiabétiques et les interventions quant au mode de vie sont peu efficaces, et des complications surgissent. Il s'agit donc de développer et de tester de nouveaux médicaments qui ciblent directement la préservation des cellules bêta.
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