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DIGESTION : Les mystères neurogéniques du transit intestinal

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 2 semaines
Journal of Physiology
La propulsion du contenu intestinal est contrôlée par des millions de neurones situés dans la paroi de l'intestin, appelée système nerveux entérique ou « deuxième cerveau ».

Cette étude d’une équipe de l’Université Flinders apporte, après 10 années de recherche, de nouvelles connaissances sur la fonction intestinale, précisément sur la fonction du côlon et son mécanisme d’expulsion. Des connaissances nouvelles et précieuses en regard de la prévalence des problèmes de transit intestinal entraînant constipation, diarrhée et douleur chez des centaines de millions de personnes dans le monde. Une nouvelle lumière aussi sur le système nerveux entérique et le fameux axe intestin – cerveau.

 

La propulsion du contenu intestinal est contrôlée par des millions de neurones situés dans la paroi de l'intestin, appelée système nerveux entérique ou « deuxième cerveau ». Ce système est capable de fonctionner indépendamment du cerveau, avec lequel cependant des études récentes de plus en plus nombreuses suggèrent une étroite relation.

Un nouvel éclairage sur le processus de digestion

En démêlant les circuits neuronaux du système nerveux entérique chez l’animal et chez l’Homme, l’équipe du Pr Marcello Costa parvient à comprendre comment le système nerveux entérique « procède » afin que les aliments soient lentement mélangés et propulsés le long du tube digestif, ce qui permet l'absorption puis l'excrétion des nutriments. En pratique, pour la première fois, les chercheurs associent l'enregistrement vidéo des mouvements intestinaux à une sonde manométrique permettant de mesurer la pression, ce qui permet d'enregistrer les mouvements, les pressions et les activités électriques, simultanément dans le côlon.

 

3 mécanismes neuronaux majeurs identifiés : on savait déjà que la propulsion des contenus coliques est liée à l'activation de complexes moteurs, ou schémas d’activité électrique et contractile dans l'intestin. Cette combinaison de techniques d'analyse révèle ici, chez l’animal (le cochon pygmée), plusieurs mécanismes neuronaux distincts impliqués dans la propulsion des contenus coliques. Les chercheurs identifient 3 types distincts d’activité électrique, même en l’absence de mouvement propulsif :

  1. les complexes moteurs cycliques (CMC),
  2. les événements neuronaux transitoires (TNE),
  3. les complexes moteurs migrants du colon (DCMMC) qui se propageant lentement.

La perte ou le dysfonctionnement d’un seul de ces mécanismes peut être à l'origine de troubles du transit gastro-intestinal.

 

Cette première compréhension des effets moteurs des réseaux neuronaux du système entérique n’en est qu’à ses débuts mais elle ouvre une nouvelle voie diagnostique, identifier les anomalies électriques et contractiles lors du transit. La recherche, bien qu'à un stade encore fondamental, laisse également espérer une nouvelle voie thérapeutique, parvenir à rétablir des schémas d’activité électrique et contractile normaux, chez les patients atteints de troubles digestifs.


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