DOULEUR: L'équipe de neurones qui appelle l'ocytocine à la rescousse

Ils sont 30, 30 petits neurones de l'hypothalamus, au double effet analgésique : ils provoquent une libération d'ocytocine à la fois dans la moelle épinière profonde, grâce à leurs longs prolongements (les axones), et dans le sang afin d'inhiber les neurones sensibles au stimulus douloureux. Ce mécanisme et ce nouveau centre anti-douleur découverts dans l'hypothalamus par une équipe du CNRS, de l'Inserm et de l'Université de Strasbourg, présentés dans la revue Neuron, confirment le rôle primordial de l’ocytocine dans la réponse à la douleur. Une nouvelle compréhension qui ouvre la voie, en ciblant cette poignée de neurones, à de nouvelles thérapies antalgiques.
L'équipe française décrit ce nouveau centre de contrôle de la douleur comme constitué d'une poignée de neurones qui coordonnent à eux seuls la libération d'ocytocine dans le sang et dans la moelle épinière, et atténuent ainsi la sensation douloureuse. Car l'ocytocine, une hormone, connue comme l'hormone de l'amour en raison de ses nombreux effets positifs, synthétisée par l'hypothalamus, module aussi la réponse à la douleur. Or, c'est ce « centre de contrôle », dans le cerveau, qui va coordonner sa libération en cas de stimulus douloureux.
Les différentes équipes de neurones se coordonnent contre la douleur : Lors de douleurs aiguës ou d'une sensibilisation inflammatoire (brûlure, pincement, coupure, etc.), l'information est acheminée par les nerfs périphériques jusqu'aux neurones de la moelle épinière. Ceux-ci interprètent l'intensité du message et le codent en conséquence. L'information est alors adressée à cette "équipe neuronale de choc" qui active à son tour une famille de gros neurones, les neurones magnocellulaires, dans une autre zone de l'hypothalamus, qui libèrent l'ocytocine dans la circulation sanguine. L'ocytocine « calme » alors les neurones périphériques qui transmettent au cerveau la sensation douloureuse. De plus, équipés d'axones extrêmement longs, ces neurones de choc atteignent les couches les plus profondes de la moelle épinière, ce qui augmente l'intensité de leur action.
Une découverte donc prometteuse dans le cadre du traitement des douleurs pathologiques.
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