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ÉPILEPSIE : 3 antiépileptiques aussi efficaces en cas d’urgence

Actualité publiée il y a 5 années 3 semaines 3 jours
NEJM
Lévétiracétam, fosphénytoïne ou valproate, quel est l’antiépileptique le plus efficace en cas d’urgence ?

Lévétiracétam, fosphénytoïne ou valproate, quel est l’antiépileptique le plus efficace en cas d’urgence ? Cette étude de la Michigan Medicine a comparé les 3 antiépileptiques les plus courants en cas d’état épileptique sévère. L’étude présentée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) conclut que ces 3 médicaments sont tout aussi efficaces et sécures. Ces données confortent les options thérapeutiques les plus couramment pratiquées en services des Urgences pour les patients présentant un statut épileptique réfractaire, tant au plan de l’efficacité que de la sécurité.

 

L’épilepsie sévère est définie ici par les auteurs, par l’occurrence de crises répétées et dans un intervalle de temps réduit, chaque crise durant plus de 5 minutes et étant accompagnée d'une perte de conscience. Les chercheurs soulignent que l’absence de prise en charge peut entraîner de graves lésions cérébrales ou dans certains cas, le décès.

Quel est l’antiépileptique le plus efficace en cas d’urgence ?

Les benzodiazépines, une classe de sédatifs qui ciblent le système nerveux central, constituent le traitement de première intention de l’état de mal épileptique et sont efficaces chez 2 tiers des patients. « L’optimisation du traitement d’urgence avec des benzodiazépines a déjà prouvé son efficacité en réduisant les séjours en unité de soins intensifs, l’hospitalisation et d’autres complications, mais nous n’avons pas de données d’essais cliniques pour nous dire ce qui fonctionne le mieux chez les patients qui continuent à faire des crises en dépit des benzodiazépines », précise l’auteur principal, le Dr Robert Silbergleit, professeur de médecine d'urgence à Michigan Medicine. En effet, les benzodiazépines induisent peu à peu une tolérance avec une diminution d'efficacité après quelques semaines.

 

Le lévétiracétam, la fosphénytoïne et le valproate (Dépakine) sont les 3 principaux médicaments les plus couramment utilisés pour traiter l'épilepsie réfractaire, en injection, en service des Urgences. L’équipe de recherche, constituée de pédiatres, des médecins de médecine d'urgence, de neurologues, de pharmacologues et de biostatisticiens a regardé si l'un de ces médicaments fonctionnait mieux. L’analyse, soutenue par le National Institute of Neurological Disorders and Stroke (NINDS/NIH), conclut que ces 3 médicaments sont tout aussi sûrs et efficaces dans le traitement de ces patients présentant un statut épileptique réfractaire sévère.

 

L’essai ESETT (Established Status Epilepticus Treatment Trial) a été mené auprès de plus de 380 enfants et adultes répartis pour recevoir du lévétiracétam, de la fosphénytoïne ou du valproate à leur arrivée en service des urgences en raison de crises prolongées. Les chercheurs voulaient déterminer lequel de ces anticonvulsivants était le plus efficace pour mettre fin aux crises et améliorer le niveau de réactivité du patient dans les 60 minutes suivant l'administration du traitement. L’analyse montre que :

  • les 3 médicaments stoppent les crises et améliorent la réactivité chez environ la moitié des patients ;
  • ces bénéfices sont ainsi observés chez
  • 47% des sujets du groupe lévétiracétam,
  • 45% des participants du groupe fosphénytoïne
  • 46% des sujets du groupe valproate.
  • Des différences non statistiquement significatives.
  • Aucune différence d’effets secondaires selon le traitement n’est rapportée.

 

Les résultats cliniques semblent déterminés par des facteurs autres que les médicaments, concluent les chercheurs. « La dose ou la ventilation éventuelle peuvent être plus importantes que les traitements spécifiques utilisés pour contrôler les crises chez ces patients ».

 

L’essai valide ainsi l'utilisation des 3 médicaments et confirme aux médecins d'urgence ces 3 options en cas de statut épileptique réfractaire. Les médecins peuvent ainsi choisir le traitement aussi en fonction de sa disponibilité, de son coût, ou d'autres critères pratiques.

Des recherches supplémentaires restent nécessaires pour prévenir le statut épileptique réfractaire et trouver les options de traitement adaptées aux patients dont les crises ne répondent pas à ces 3 molécules.


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