ÉPILEPSIE : Stimuler le cervelet pour lutter contre les crises d'absence

Les crises d’absence touchent environ 10 % des enfants épileptiques et peuvent se produire des dizaines de fois par jour. Cette équipe de neurologues de la Ruhr-University Bochum a tenté de mieux comprendre, chez la souris modèle d’épilepsie, les processus sous-jacents au niveau cellulaire et moléculaire dans le cerveau, responsables de cette forme d'épilepsie. Ces travaux, présentés dans la revue Cellular and Molecular Life Sciences, suggèrent que la stimulation de certaines zones cérébelleuses pourrait permettre de réduire les crises d'absence.
L'équipe dirigée par le Dr Jan Claudius Schwitalla et le professeur Melanie Mark du groupe de recherche RUB Behavioral Neuroscience rappelle que plus de 1,5 million de personnes dans le monde souffrent de crises d'absence, que ces crises d’absence ou « petit mal », peuvent se reproduire quotidiennement jusqu’à une centaine de fois et peuvent obérer le fonctionnement normal. Les patients tombent dans une sorte de paralysie du comportement qui dure quelques secondes. Enfin, les crises d'absence touchent particulièrement les enfants âgés de 4 à 12 ans.
Une activité cérébrale très largement et profondément altérée
Les enregistrements montrent une activité cérébrale présentant des « décharges de pointes-ondes » (SWDs : spike-and-wave discharges). Alors que les noyaux profonds du cervelet ont une connectivité très étendue et à travers différentes régions du cerveau, les chercheurs ont fait l’hypothèse qu’en les stimulant, il serait alors possible de réduire les crises d’absence. Par ailleurs, des expériences chez la souris avaient déjà suggéré qu'une telle stimulation peut en effet arrêter les crises d'absence.
Stimulation cérébelleuse vs activité cérébrale altérée : les chercheurs observent :
- un manque de canal calcique dans les cellules nerveuses du cervelet de souris modèles de crises d’absences ;
- les cellules des noyaux cérébelleux s'activent anormalement ;
- la stimulation de ces cellules permet d’empêcher les décharges de pointes-ondes ;
- la stimulation des noyaux cérébelleux par administration d’une substance pharmacologique ou par stimulation chimiogénétique empêche bien l'apparition d'autres SWD chez la souris ;
- enfin, l’utilisation de la stimulation optogénétique pour augmenter brièvement l'activité des cellules des noyaux cérébelleux permet aussi d’arrêter les SWD en cours, après qu'elles se soient déclenchées.
Ainsi, pris ensemble, ces résultats confirment la stimulation ciblée des noyaux cérébelleux comme une approche thérapeutique prometteuse contre les crises d'absence.
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