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ESPÉRANCE de VIE: On gagne toujours plus de 3 mois de vie par an

Actualité publiée il y a 9 années 9 mois 1 semaine
The Lancet

Plus de 3 mois de gain d’espérance de vie chaque année, en moyenne dans le monde, soit plus de 6 années en 23 ans, et exactement 5,8 ans chez les hommes et 6,6 ans chez les femmes, et cela depuis 1990, c’est le premier résultat apparent de cette nouvelle analyse des données de la large Global Burden of Disease Study 2013 (GBD 2013) qui estime pour 188 pays les taux de mortalité et l’évolution de l’espérance de vie entre 1990 et 2013. Mais l’analyse est riche, pour les politiques publiques, d’autres enseignements dissimulés derrière ces données souriantes. On est très loin d’une convergence épidémiologique entre les différentes régions du monde.

Les chercheurs ont précisément calculé, à l'aide de modèles perfectionnés, les risques de décès de la naissance à l'âge de 15 ans, de 15 à 50 ans, de 50 à 75 ans, ainsi que l'espérance de vie à la naissance.


· L'espérance de vie globale pour les 2 sexes est passée de 65,3 ans en 1990 à 71,5 ans en 2013, soit une augmentation de plus de 6 ans en moins de 25 ans.

La réduction des taux de décès est analysée comme conduite,

- Dans les pays riches, par la réduction des taux de mortalité liés aux maladies cardiovasculaires et aux cancers,

- Dans les pays en développement, par la réduction des décès d'enfants liés à la diarrhée, aux infections des voies respiratoires inférieures et de la mortinatalité. Cependant, rien n'est gagné : Les maladies diarrhéiques, les infections des voies respiratoires inférieures, les causes néonatales et le paludisme restent les 5 principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans.

· Certaines disparités régionales se font plus marquées : Ainsi, l'infection à VIH / sida réduit l'espérance de vie en Afrique sub-saharienne et en Afrique australe.

· Les écarts se dessinent entre maladies transmissibles et maladies chroniques : Les décès et les taux de mortalités baissent pour les maladies transmissibles, alors que pour les autres causes, si les taux de mortalité se réduisent aussi, en raison de la croissance démographique le nombre de décès poursuit son augmentation : L'étude révèle ainsi une augmentation de plus de 10% des décès de suites de blessures qui représentent, en 2013, près de 5 millions de décès.

· Enfin, les pathogènes les plus meurtriers restent le rotavirus et le pneumocoque.

En conclusion, la tendance est à un « transfer » des décès vers les maladies non transmissibles, une tendance déjà bien documentée, et les blessures. Enfin, les auteurs concluent sur des taux de mortalité normalisés selon l'âge en hausse, pour 7 des causes majeures, suggérant un potentiel colossal de réduction de la mortalité et d'augmentation d'espérance de vie, dans certaines régions du monde.

Enfin, il reste aussi toute la latitude d'augmentation de l'espérance de vie liée à l'amélioration du bien-être, en particulier pour les pays en développement. De la notion d' «espérance de vie» on va peu à peu vers celle d'«espérance de vie en bonne santé» et cette simple évolution de concept traduit à elle seule des progrès dans l'espérance de vie « brute » si significatifs que la notion même de durée n'est plus signifiante. De moins en moins signifiante aussi car l'allongement de la durée, s'accompagne inévitable d'une hausse de la prévalence des décès, des maladies liées à l'âge dans nos sociétés, de la perte d'autonomie puis de la dépense avec, aussi, son augmentation de dépenses de santé.

Source: The Lancet 17 December 2014 Global, regional, and national age–sex specific all-cause and cause-specific mortality for 240 causes of death, 1990–2013: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2013

Plus d'études sur l'Espérance de vie, la Longévité


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