ÉVOLUTION: Le génome de Néandertal témoigne de nos métissages
Le séquençage du « génome de Néandertal » comparé à celui des premiers humains appelés Dénisoviens, vient de révéler une longue histoire de métissage entre au moins 4 types d’humains vivant en Europe et en Asie à différentes époques, conclut cette recherche de l'Université de Californie, Berkeley, qui avance un peu plus dans la connaissance de l’histoire de notre évolution. Ces constatations viennent d’être publiées dans l’édition du 19 décembre de la revue Nature.
C'est l'analyse de la séquence la plus complète à ce jour du génome de Neandertal réalisée à partir de l'ADN extrait de l'os d'un orteil féminin (Caucase) vieux de 50.000 ans par une équipe internationale d'anthropologues et de généticiens qui l'ont ensuite fait la comparaison avec des génomes « plus modernes » de Dénisoviens. La comparaison montre que les Néandertaliens et les Dénisoviens sont étroitement liés et que leur dernier ancêtre commun date d'environ 300.000-400.000 ans. Bien que les deux types de représentants du genre homo aient fini par disparaître, ils ont laissé derrière eux des miettes de leur patrimoine génétique, estimé entre 1,5 et 2,1% du génome des non-Africains pour l'héritage néandertalien, selon les chercheurs.
Du métissage : Les Dénisoviens ont également laissé leurs traces génétiques chez l'homme moderne, mais seulement chez certaines populations océaniennes et asiatiques. Les génomes des aborigènes australiens, néo-guinéens et de certaines îles du Pacifique comporteraient ainsi pour 6%, des gènes dénisoviens et ceux des Chinois et des autres populations asiatiques pour environ 0,2%.
Les comparaisons génomiques montrent également le croisement des Dénisoviens avec un 4ème groupe d'humains vivant en Eurasie, séparé des autres groupes, il y a plus d'un million d'années qui pourrait, en fait, correspondre au groupe connu sous le nom d'Homo erectus.
De la consanguinité : Une autre analyse révèle que la femme de Neandertal au fameux orteil séquençé, est issue de relations consanguines : Son génome indique qu'elle était la fille d'une mère et d'un père qui étaient soit des demi-frère et sœur qui partageaient la même mère, soit un oncle et une nièce, soit une tante et son neveu …
Une histoire de l'évolution génétique qui se complexifie au fur et à mesure des recherches et avec les progrès des techniques d'analyse génomique. Le Dr Slatkin, professeur de biologie à l'Université de Berkeley et co-auteur de l'étude suggère qu'il existe encore beaucoup d'autres croisements à découvrir. Et aujourd'hui, il n'est pas encore possible de dire qu'un gène commun à ces génomes anciens est lié, en particulier, au langage ou à une autre caractéristique unique de l'homme moderne…
Source: Nature 18 December 2013 doi:10.1038/nature12886 The complete genome sequence of a Neanderthal from the Altai Mountains
Lire aussi: ÉVOLUTION: La génomique remonte à nos origines cryptiques-
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