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ÉVOLUTION : Nos cerveaux modernes ont besoin d'exercice

Actualité publiée il y a 7 années 6 mois 4 jours
Trends in Neuroscience
Nos cerveaux ont évolué pour avoir besoin d'exercice et aujourd’hui, ils « en redemandent »

Nos cerveaux ont évolué pour avoir besoin d'exercice et aujourd’hui, ils « en redemandent » conclut en substance cette étude de l’Université d'Arizona (UA). De multiples études ont montré ces dernières années, que l'exercice est bon non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit. Pourtant, le processus par lequel l'activité physique est bénéfique au cerveau n'est pas bien compris. Ces chercheurs américains suggèrent que le lien entre l'exercice et le cerveau est un produit de notre histoire évolutive et de notre passé de chasseurs-cueilleurs...

David Raichlen, anthropologue et chercheur à l'UA et Gene Alexander, psychologue mènent depuis plusieurs années, un programme de recherche sur l'exercice et le cerveau. Ils proposent ici, dans l’esprit d’une perspective évolutionniste en neuroscience, un « modèle de capacité d'adaptation » pouvant expliquer comment l'activité physique affecte la structure et la fonction du cerveau.

Leur hypothèse de base est la suivante : au cours de l’évolution, et il y a environ 2 millions d'années, nous nous sommes engagés dans des tâches plus complexes, exigeantes à la fois physiquement et mentalement, ce qui pourraient contribuer à expliquer le développement d’une connexion particulière entre l'activité physique et le cerveau : « Nous pensons que notre physiologie a évolué pour répondre à ces augmentations des niveaux d'activité physique, et ces adaptations physiologiques parties de nos os et de nos muscles ont fini par impacter notre cerveau ».

Une hypothèse étrange et pourtant…S’il est surprenant d’imaginer que l’évolution du corps affecter ainsi le cerveau et s’il est difficile de reconnaître que l'exercice a cet impact bénéfique sur la structure et la fonction du cerveau, d'un point de vue évolutif et global, on peut comprendre que le cerveau doive répondre de manière adaptative aux défis et aux contraintes de l’exercice. Si l’on prend en compte cette hypothèse évolutive de la connexion exercice-cerveau, il serait possible de « pousser plus loin » les interventions permettant de renforcer les avantages de l'exercice pour le cerveau, afin de prévenir ou lutter contre le déclin cognitif lié à l'âge ou même des maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer.

L’exemple donné est le suivant : « si vous faites de l'exercice, votre système cardiovasculaire doit s'adapter pour augmenter sa capacité, soit en élargissant le cœur soit en augmentant la puissance du système vasculaire, ce qui nécessite de l'énergie. Si vous êtes sédentaire, vous demandez aucun effort à votre « système », le corps réduit simplement ses capacités ». Idem pour le cerveau. Un cerveau peu stressé commence à « rétrécir ».

 

Nos systèmes et nos organes s'adaptent aux contraintes qu'ils subissent : Cela pose la question des zones du cerveau les plus mobilisées au cours d'une activité complexe, telle que s’alimenter, qui mobilise la mémoire, des fonctions exécutives telles que la résolution de problèmes et la planification. Ainsi, la recherche de nourriture est un comportement cognitif incroyablement complexe, expliquent les chercheurs, qui nécessite de se déplacer, de s’orienter, d’utiliser sa mémoire visuo-spaciale, de prendre garde à son environnement et donc de rester en alerte. Cet exemple de comportement au départ physique, mais cependant multitâche, aurait donc nécessité l’augmentation de notre capacité d'adaptation cérébrale…

Notre histoire évolutive suggère ainsi que nous sommes, fondamentalement, des athlètes d'endurance développés cognitivement, et que si nous ne sommes pas actifs, nous allons perdre cette capacité en réponse. Et il se peut bien qu'il y ait une inadéquation entre nos modes de vie relativement sédentaires d'aujourd'hui et la façon dont nous avons évolué. Les chercheurs entament de nouvelles études sur la différence d’effets sur le cerveau, entre différents niveaux et types d'exercice ainsi que sur les effets d’exercices impliquant des fonctions cognitives. Par exemple, l'exercice dans un nouvel environnement représentant un défi mental pourrait s'avérer particulièrement bénéfique.

En donnant cette perspective évolutive à cette association entre exercice physique et capacité cognitive, ces travaux mettent la barre un peu plus haut. Car ils suggèrent qu’un engagement insuffisant dans la pratique de l‘activité physique pourrait tout simplement mener à ce que l’on appelle le « vieillissement normal », avec au fil du temps des capacités réduites, dans tous les systèmes du corps, privés d'exercice. Ainsi, ce processus de vieillissement naturel et cette capacité cognitive réduite serait pour partie une réponse au manque d’exercice.


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