EXERCICE: Pas mieux qu'une petite compétition pour inciter à mieux pratiquer
Cette recherche de l’Université de Pennsylvanie plaide pour la compétition et pour le sport en équipe, pour favoriser une pratique sportive plus efficace, ici chez les jeunes. Des conclusions présentées dans les Preventive Medicine Reports qui, de manière surprenante, révèlent aussi que le soutien social par web ou app, qui consiste à encourager ou imposer des objectifs, peut induire en réalité, une réduction de la pratique de l'exercice, chez les personnes les plus passives et les plus attentistes.
De nombreuses entreprises incitent leurs employés à pratiquer l'exercice, en mettant parfois à leur disposition l'accès à des installations ou clubs de sport, des brochures, des dispositifs de type trackers ou podomètres, un coaching, des activités sportives de groupe voire des défis sportifs d'entreprise. Les services sport des municipalités, de même, sont de plus en plus nombreux à mettre ce type d'outils aussi à disposition de leurs administrés. Enfin, il existe de nombreux programmes d'entrainement sur le web ou via des apps téléchargeables. Mais quel est le véritable moteur de la motivation à la pratique d'une activité sportive ? Ces chercheurs appellent à renforcer les interventions dans un domaine, la compétition. Il ne s'agit pas forcément de compétition au plus haut niveau mais d'une concurrence entre les personnes d'un même niveau global et qui pratiquent une même activité. C'est, concluent-ils un facteur majeur de motivation et bien plus efficace que toutes les interventions de soutien amical ou social. L'étude montre en particulier que l'encouragement à la pratique via les médias sociaux, est souvent utilisé dans le mauvais sens : cette incitation sociale combinée à un programme de santé en ligne peut se retourner contre l'objectif et réduire encore la propension à choisir des comportements sains. « En revanche, bien utilisés, avec une once de compétition, les médias sociaux peuvent augmenter l'aptitude à la pratique de l'exercice, de façon spectaculaire ».
L'étude a suivi 800 étudiants inscrits à un programme d'exercice de 11 semaines, comportant des séances hebdomadaires d'exercices dans le centre de remise en forme, un coaching de remise en forme et des conseils de nutrition, tous gérés par le biais d'un site Web, développé par les auteurs. A l'issue du programme, les étudiants qui avaient le mieux participé aux activités (course, yoga, haltérophilie…), ont remporté des prix. Les participants ignoraient que les chercheurs les avaient répartis en 4 groupes de (compétition individuelle, soutien de l'équipe, compétition par équipe, et groupe de contrôle) pour tester comment les différents types de réseaux sociaux pouvaient influencer leurs niveaux d'exercice :
- Dans le groupe individuel, les participants pouvaient connaître leur classement et remportaient des prix en fonction de leurs classements,
- Dans le groupe soutien d'équipe, les participants pouvaient échanger en ligne avec les autres membres de l'équipe et les encourager, avec, à la clé, des récompenses d'équipe,
- Dans le groupe compétition, chaque membre de l'équipe pouvait consulter le classement par équipe,
- Les participants du groupe témoins n'avaient pas accès aux liens sur les sites de réseaux sociaux et leurs prix étaient basés sur les performances individuelles.
Pour la très grande majorité, c'est la compétition qui motive à pratiquer plus, avec des taux de fréquentation plus élevés de 90% dans les groupes de compétition vs groupe témoin.
Les deux groupes de compétition, par équipe et individuelle favorisent l'assiduité, avec une moyenne, respectivement, de 38,5 séances et 35,7 séances par semaine. Les membres du groupe de contrôle sont allés à la salle de gym beaucoup moins souvent, en moyenne 20,3 fois par semaine.
Le résultat le plus surprenant est le nombre de séances d'entraînement par semaine suivis par les membres du groupe soutien de l'équipe : seulement 16,8, en moyenne soit moitié moins que le groupe compétition en équipe.
Le principe de compétition peut favoriser l'incitation sociale et positive de la pratique de l'exercice : un soutien social sans « incentive » peut, a contrario rendre les gens plus passifs car plus dépendants de la réception de directives et d'encouragements, ce qui peut créer une spirale négative de baisse de participation. La fixation d'objectifs motive à la pratique plus inensive de l'exercice. « Dans un contexte de compétition d'équipe, chacun place sa barre plus haut pour toute l'équipe ».
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