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EXERCICE PHYSIQUE: Son effet detox vaut aussi pour le cerveau

Actualité publiée il y a 10 années 2 mois 1 semaine
Cell

Comprendre comment l'exercice physique protège le cerveau contre la dépression induite par le stress, c’était l’objectif de cette étude, menée sur l’animal par ces chercheurs de l'Institut Karolinska (Suède). Les chercheurs montrent, dans la revue Cell, comment l'exercice physique induit des changements dans le muscle squelettique qui va purger le sang d'une substance nocive pour le cerveau, qui s'accumule sous l’effet du stress. Bref, l’effet détox de l’exercice physique bénéficie aussi au cerveau.

Parmi les très nombreux bénéfices de l'exercice physique sur la santé, son effet protecteur contre la dépression induite par le stress est déjà bien connu. Une étude de l'Université du Texas a même apporté dans le Journal of Psychiatric Practice, des recommandations pour sa pratique chez les patients déprimés. Cependant, jusqu'à présent, les mécanismes de cet effet protecteur restaient mal compris. Les chercheurs de l'Institut Karolinska en Suède « avouent » : « En termes neurobiologiques, nous ne savons toujours pas ce qu'est la dépression ». Leur étude sur la souris identifie des changements biochimiques de protection contre la dépression, induits par l'exercice physique et apporte ainsi une partie de l'explication.


Mia Lindskog, chercheur au département de neurosciences de l'Institut Karolinska, explique que sous l'effet de l'exercice physique, les niveaux d'une protéine, PGC-1α1 (PGC-1alpha1) augmentent dans le muscle squelettique. Les chercheurs en font la démonstration sur des souris génétiquement modifiées pour avoir des niveaux élevés de PGC-1α1 dans le muscle squelettique (et qui présentent d'ailleurs pour cette raison des muscles bien formés sans même pratiquer d'exercice). Exposées durant 5 semaines à un environnement stressant, comme des bruits, des lumières clignotantes et des perturbations du rythme circadien à intervalles irréguliers, les souris normales développent un comportement dépressif, alors que les souris génétiquement modifiées ne présentent aucun symptôme de dépression.

L'exercice purge l'organisme d'une substance nocive pour le cerveau : En fait, sous l'effet de l'exercice, le muscle ne produit pas, comme on l'avait d'abord pensé, une substance bénéfique pour le cerveau, il produit une enzyme qui purge le corps des substances nocives. Sa fonction est donc comparable ici à celle du rein ou du foie, commentent les auteurs.

KAT, une enzyme bénéfique pour la santé mentale : Des niveaux plus élevés de PGC-1a1 dans le muscle sont associés à des niveaux plus élevés d'autres enzymes, appelées KAT. KAT va convertir une substance formée sous l'effet du stress, la kynurénine en acide kynurénique, une substance qui n'est pas capable de passer du sang jusqu'au cerveau. KAT protège donc le cerveau de la kynurénine, dont les niveaux élevés sont associés à la maladie mentale. D'ailleurs, des souris normales qui reçoivent la kynurénine, présentent un comportement dépressif, des souris à niveaux accrus de PGC-1a1 dans les muscles ne sont pas touchées.

Une nouvelle voie pharmacologique dans le traitement de la dépression ? C'est possible, écrivent les auteurs, qui font l'hypothèse de cibler le muscle squelettique au lieu de cibler directement le cerveau. Le muscle squelettique semble avoir un effet détox capable de protéger le cerveau contre le stress et la maladie mentale associée.

N.B. Cette étude a été cofinancée par les Laboratoires Astra Zeneca

Source: Cell Sept 2014 DOI: org/10.1016/j.cell.2014.07.051 Skeletal Muscle PGC-1α1 Modulates Kynurenine Metabolism and Mediates Resilience to Stress-Induced Depression

Lire aussi : DÉPRESSION: Quel exercice, quelle fréquence pour un effet antidépresseur? -


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