FAMILLE et TRAVAIL: Le stress toujours réservé aux mères?
Les pères qui travaillent sont aussi nombreux que les mères actives à penser aux problèmes concernant la famille et les enfants, durant leur journée leur journée de travail. Pourtant, curieusement, le stress reste réservé aux mères qui seules vont éprouver des émotions négatives. Cette étude, présentée lors de la 108e Réunion annuelle de l'American Sociological Association, confirme, malgré une évolution en marche, le double fardeau « bonne mère »-« bonne professionnelle ». Rien de très neuf en somme.
Si de nombreuses études déjà publiées ont mis l'accent sur la pénibilité des tâches, le « gros » du fardeau est mental. Les femmes sont souvent préoccupées par les tâches à programmer et à accomplir, s'inquiètent et se stressent à l'idée de pouvoir les oublier ou de n'avoir pas le temps nécessaire. Ici l'étude a plutôt porté sur ces préoccupations, plus intellectuelles, qui peuvent entraîner du stress voire des troubles du sommeil. Parce que les mères assument la responsabilité principale de la garde des enfants et de la vie de famille, elles ont probablement tendance à penser aux aspects les plus contraignants, comme par exemple à la visite médicale de l'enfant ou à aller le chercher à l'heure à la garderie, suggère a déclaré auteur de l'étude Shira Offre, professeur de sociologie et d'anthropologie à l'Université Bar-Ilan (Israël). Son étude a porté sur un sous-groupe de 402 mères et 291 pères participant à l'étude américaine 500 Family Study qui cherche à comprendre comment des familles de la classe moyenne concilient vie familiale et travail. La plupart des parents participant à l'étude ont un bon niveau d'études et de revenus et appartiennent aux professions libérales.
Entre pères et mères, une différence de qualité plus que de quantité? Dans l'ensemble, l'analyse constate que les mères actives sont préoccupées pendant environ un quart de leur temps d'éveil, vs un 5è pour les pères actifs. Cela représente ainsi de 24 à 29 heures de préoccupation mentale par semaine, dont 30% sont consacrés aux préoccupations familiales, pour les pères comme pour les mères. Si les chercheurs s'attendaient à une différence plus substantielle entre hommes et femmes, en particulier sur les pensées liées à la famille, ils concluent à une différence « de qualité plus que de quantité ».
Des effets négatifs sur le bien-être des mères, mais pas sur les pères. Les auteurs mettent ces effets sur le compte « d'attentes sociétales » qui vont inciter les mères à répondre de manière disproportionnée aux aspects moins agréables des charges de famille. Les femmes sont tenues pour responsables sur les questions familiales.
Des pères plus sereins : Les pères passent également plus de temps mental sur des questions liées au travail, mais sont moins susceptibles d'y penser une fois la journée de travail terminée. Ainsi, seuls 25% des pères actifs vont être préoccupés par leur travail en dehors des horaires, alors que c'est le cas de 34% des mères actives. Pourquoi ? Les mères doivent aussi gérer leurs horaires de travail en fonction des besoins de la famille, doivent parfois « rattraper » lorsqu'un enfant a été malade, un exemple qui illustre le double fardeau d'être une bonne mère et une bonne professionnelle. Enfin, les résultats dessinent des pères plus sereins, mieux capables de tracer des frontières entre le travail et la maison.
Les pères doivent occuper un rôle plus important dans la famille pour soulager les mères qui travaillent, concluent les auteurs. Un train déjà en marche, alors que les pères d'aujourd'hui sont plus impliqués dans l'éducation des enfants et les travaux ménagers. Des pères donc à encourager, plus qu'à culpabiliser ! C'est vrai à la maison mais aussi pour les décideurs politiques qui doivent mieux aménager aussi la vie professionnelle des pères pour leur permettre d'assumer une plus grande responsabilité à la maison.
Source: American Sociological Association Thinking about family matters linked to stress for working moms, not dads (Visuel Fotolia)
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