FIN de VIE : 1 patient âgé sur 5 décide ne pas tenter de réanimation

Selon cette étude d’observation menée dans un grand hôpital britannique et publiée dans la revue BMJ Supportive & Palliative Care, environ 1 patient âgé très malade sur 5 a enregistré sa décision de « ne pas subir de réanimation » au moment de son admission en urgence à l'hôpital. Une décision donc plutôt fréquente, en dépit du risque élevé d'arrêt cardiorespiratoire chez ce groupe de patients. Une décision qui prend néanmoins en compte le caractère invasif des tentatives de réanimation et leur taux d’échec élevé, chez ces patients.
Les patients âgés ont besoin d'occasions de discuter de ces questions avec leur médecin, plus en amont dans leurs soins, écrivent les auteurs. Une telle décision de ne pas tenter de réanimation cardiorespiratoire en cas d'arrêt cardiorespiratoire nécessite une discussion entre le médecin et le patient et/ou ses proches. Et s'il est confirmé que la réanimation ne doit pas être utilisée, cette décision doit être enregistrée et mise à la disposition de tous les professionnels de santé concernés, selon une procédure bien déterminée.
22% des patients disposent, à l’admission, d’une décision enregistrée
L’étude a cherché à cerner la proportion de patients âgés admis dans les services de soins aigus de l’hôpital et disposant déjà d’une telle décision ; combien avaient enregistré cette décision, éventuellement après l'admission ; combien de patients enfin sont décédés en ayant déjà une décision enregistrée de ne pas tenter de réanimation cardiorespiratoire. L’analyse des dossiers médicaux de 481 patients âgés de 65 ans en moyenne, à 43% des femmes, admis, entre mai et juin 2017, en moyenne avec 5 comorbidités et un traitement combinant 8 médicaments, révèle que :
- 22% des patients disposent, à l’admission, d’une décision enregistrée dans le dossier médical, de ne pas tenter de réanimation cardiorespiratoire ;
- des discussions sur la réanimation cardiorespiratoire ont eu lieu dans le service avec 13 % des 376 patients restants ;
- ces discussions ont abouti à 8% de patients supplémentaires décidant de ne pas tenter ces soins de réanimation (n=43) ;
- 2 autres décisions ont été prises sans discussion, pour des patients atteints de troubles cognitifs sévères et dont les proches n'étaient pas disponibles.
- 8 % des patients sont décédés et tous avaient enregistré préalablement une telle décision. Cependant près de 60% de ces décisions avaient été prises et enregistrées au cours de l'hospitalisation et en moyenne 4 jours avant le décès.
Favoriser la discussion en amont : l’étude est observationnelle, menée sur un seul site mais elle engage, compte-tenu du faible taux de prise de décision concernant le recours à la réanimation cardiorespiratoire, à en discuter, bien plus en amont, avec les patients plus âgés atteints de multimorbidité.
«Si la nécessité de prendre une décision concernant la réanimation cardiorespiratoire se fait sentir, de manière urgente, que lors d'un épisode aigu de maladie nécessitant une admission, ce n'est probablement pas le meilleur moment ou le meilleur endroit pour avoir cette discussion avec le patient », concluent les chercheurs.
Des données observationnelles, mais à méditer.
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