Fumées de DIESEL: L'OMS officialise le risque de cancer du poumon et de la vessie
Les gaz d’échappement diesel, classés dorénavant comme cancérigènes pour l'homme (Groupe 1), c’est ce que vient de décider l'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (CIRC), émanation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’issue d'une semaine de réunions d'experts internationaux. Les gaz d'échappement de diesel, sur la base de preuves scientifiques, sont désormais associés à un risque accru de cancer du poumon et, dans une moindre mesure, de la vessie. La synthèse de cette évaluation doit être publiée dans l’édition du 15 juin du Lancet Oncology.
En 1988, le CIRC avait déjà classé ces fumées d'échappement de diesel comme cancérogène probable pour les humains (Groupe 2A). Mais des études épidémiologiques plus récentes, sur l'exposition professionnelle en particulier, puis la publication en mars dernier d'une vaste étude de l'US National Cancer Institute portant sur l'exposition professionnelle de mineurs de fond (1- voir courbe ci-contre), montrant un risque accru de décès par cancer du poumon ont apporté de nouvelles données, aujourd'hui suffisantes de la cancérogénicité chez l'homme, des gaz d'échappement du diesel.
Cancer du poumon et de la vessie : Le Groupe de travail note au-delà de l'association de cette exposition au risque de cancer du poumon, celui de cancer de la vessie, mais dans une moindre mesure.
Les expositions considérées ont tout autant été celles de la vie quotidienne, qui touchent de larges populations urbaines, que l'exposition professionnelle plus ciblée. L'objectif est donc aussi de fournir aux Etats et aux gouvernements des données et des normes précises pour pouvoir améliorer, en coordination avec les fabricants de moteurs et de carburants, la qualité de l'air ambiant. Des préoccupations environnementales qui se sont réveillées durant ces 20 dernières années avec de nouvelles réglementations aux Etats-Unis, en Europe aux normes d'émission plus strictes pour les moteurs à diesel et à essence.
Des progrès de long terme, dans le monde entier : Des moteurs qui brûlent le carburant de manière plus efficace, des émissions réduites par des techniques de contrôle des échappements, des carburants avec une teneur en soufre réduite, les pistes à explorer sont nombreuses mais seront probablement longues à mettre en place, en particulier dans les pays moins développés, aux réglementations moins rigoureuses. Néanmoins, le Dr Christopher Portier, président du groupe de travail du CIRC ne laisse aucun échappatoire : « Étant donné les impacts sur la santé des particules de diesel, l'exposition à ces gaz d'échappement devra être réduite dans le monde entier ».
Source: IARC « », J Natl Cancer Inst (2012) doi: 10.1093/jnci/djs034 First published online: March 5, 2012 (1) “The Diesel Exhaust in Miners Study: A Nested Case–Control Study of Lung Cancer and Diesel Exhaust”
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